Bloodstar

Il y a des générations, une mystérieuse météorite s’est rapprochée de la Terre, provoquant mille et un désastres naturels qui ont presque éradiqué toute vie sur la planète. Au fil du temps, les survivants, en partie irradiés, se sont redressés, évoluant désormais dans un monde post apocalyptique, jonché de ruines, avec la nature qui reprenait ses droits.
Alors que le jeune Bloodstar chasse avec son vieux maître Grom, ce dernier est mortellement blessé par leur proie. Profitant de ses dernières forces, le vieil homme raconte au jeune guerrier l’histoire de son peuple et surtout de son père qui portait le même nom que lui, le puissant Bloodstar, de la tribu des Aesirs, qui aima Helva, la fille du chef et qui dut fuir avec elle et son ami Grom… Mais à la naissance de leur fils, ils entreprennent de revenir en arrière, pour présenter le petit à son grand-père… C’est alors qu’ils se trouvent face à un danger qui les dépasse tous…

Par fredgri, le 1 décembre 2022

Notre avis sur Bloodstar

La publication de cet album a une longue histoire.
Initialement publié en 1975, Bloodstar est inspiré de la nouvelle de Robert E. Howard "La vallée du ver". L’album a ensuite été traduit aux Humanoïdes Associés en 1981 et jamais plus réédité depuis. Cela a nécessité 10 ans de recherche, afin de retrouver l’éditeur original et avoir enfin accès aux planches originales qui ont été ensuite scannées avec beaucoup de soin par José Villarubia, puis restaurées par Delirium avec l’aide de Sylvie Collignon. Il a été proposé, dans la foulée, une campagne de crowfunding qui a eu très rapidement un succès retentissant, permettant ainsi l’édition de ce volume qui est tout simplement sublime !

Et même si l’histoire en elle-même peut apparaître assez classique dans ses thèmes, dans son déroulé, elle n’en reste pas moins l’un des sommets de l’art de Corben qui nous offre des planches absolument magnifiques.
Bloodstar père est donc l’archétype du héros hyper musclé, évoluant dans un univers ou la force physique est évidemment la norme. Il a le tort d’aimer la fille du chef, la très belle Helva, elle aussi répondant aux canons de beauté Corbeniens. Mais la jeune femme est promise à un autre et Bloodstar est banni de son clan, entraînant dans sa fuite celle qui a son cœur. La fuite, l’aventure, la survie sont alors le quotidien de ces fuyards qui affrontent le monde qui les entoure. Mais l’action commence réellement quand ils décident de revenir auprès des leurs et quand ils découvrent qu’ils ont tous pratiquement tous été décimés par un monstre innommable ! Corben se fait alors plaisir à lancer son héros dans des combats magistraux, affrontant la créature dans les ruines d’une ancienne cité. C’est dynamique, extrêmement bien mis en scène, avec un dessin de toute beauté !

En contre partie, peut-être que l’album se tient principalement sur le travail graphique, et bien moins sur le scénario, c’est vrai. Toutefois, je trouve que partant d’un matériau assez mince, Corben brode un récit assez prenant et touchant qui aurait certainement mérité d’être plus ample, moins ramassé, mais qui reste une belle preuve de la maîtrise narrative de l’artiste. L’écriture est vraiment très bien équilibrée, avec ce qu’il faut de grandes scènes de bataille, de moments plus intimistes, posés ou l’artiste prend le temps de mettre en scène le quotidien ou les expressions.

C’est donc l’occasion de redécouvrir Corben au meilleur de sa forme artistique, dans un domaine ou il excellait, la pure aventure.

Vivement conseillé.

Par FredGri, le 1 décembre 2022

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