BLITZ
Underground

Une nouvelle alerte retentit dans les rues de Londres. Les sirènes préviennent de l’imminence d’un raid aérien allemand… Tous aux abris !!!

Dans des stations de métro aménagées en abris anti-bombardements, les gens convergent. Ils ne sont pas tous du même rang social ni ne réagissent de la même manière dans ce genre de situation stressante… Ces stations de métro deviennent ainsi de véritables petites scènes de théâtre où les dialogues animent des lieux pour le moins réduits…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur BLITZ #2 – Underground

 
On ressort de la lecture de Underground (c’est comme ça qu’on appelle le métro chez les anglophones) comme on ressortirait d’un théâtre où vient de se jouer une pièce qui nous a beaucoup plu. Cette comparaison que je fais de cette bande dessinée avec une scène de théâtre ou avec le plateau d’un tournage vous viendra aussi à coup sûr puisque les stations de métro dans lesquelles l’action se déroule permettent de véritables huis clos, grand classique du théâtre ou du cinéma.

Le contexte est dramatique (on est en temps de guerre), mais le déroulement de l’histoire donne pourtant largement dans un comique permis par un efficace mélange des genres. On est en effet en Angleterre, alors vous imaginez bien que coincer dans un même lieu exigu une vieille bourgeoise et (entre autres) un gamin des rues garantit le côté humoristique des dialogues !

En plus de cet humour contraint par cette tranche de vie commune imposée aux "acteurs", la construction de la bande dessinée par ses auteurs vous réserve de sacrées surprises. J’écrirais simplement pour ne pas trop en dévoiler que la "redistribution des rôles" est inattendue et mérite les applaudissements de tout amateur de bons scenarii. Notez aussi qu’une fois le pot aux roses découvert, la tension chute, le stress retombe. Pourtant, quelques petits détails en fin d’aventure nous révèlent qu’il ne fallait pas baisser la garde : c’est un autre tour de passe-passe du scénariste, un tour discret et sans réel impact sur ce qu’on a lu, mais qui a le mérite d’exister.

Côté dessin, je dirais que le style très classique et son encrage gras renforcent la comparaison que je faisais avec des pièces de théâtre. Vous voyez ce que je veux dire ? Lorsque le rideau s’ouvre, on voit parfois apparaître un intérieur coquet où vont avoir lieu les quiproquos et les chassés-croisés. Ces intérieurs prévus pour la scène sont souvent très tape-à-l’œil et emplis d’objets, de détails mais dans notre inconscient, ils font très "décor" : on ne s’imaginerait pas forcément habiter de tels lieux. Là, dans le métro, pas de détails, mais cette impression de décor est bien présente et justement très appuyée par le trait gras. Arf, je ne sais pas si ce paragraphe est bien clair, mais bon…

Au final, c’est avec une excellente impression que l’on referme cet album avec lequel les auteurs ont su créer une véritable atmosphère et des personnages forts.

On notera que cette aventure est parue initialement en 1996 aux éditions Albin Michel. Les éditions Dargaud l’ont rééditée en décembre 2005 avec une couverture légèrement différente. C’est cette version dont vous voyez les visuels sur cette fiche.
 

Par Sylvestre, le 3 janvier 2009

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