BLAST
Grasse Carcasse

L’île de Pâques… Drôle de destination pour cet homme qui a tout laissé, foyer et femme, derrière lui. Et pourtant c’est là où il allait d’après ce qu’il raconte aux deux policiers en train de l’interroger afin de comprendre pourquoi a-t-il fait ce qu’il a fait à une femme. Et comprendre un homme comme Polza Mancini n’est pas une chose aisée, pour ce faire, il faut remonter loin, aussi loin que la mort de son père, qui a déclenché son premier blast, émotion qu’il tente depuis de retrouver…

Par VincentB, le 1 novembre 2009

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Notre avis sur BLAST #1 – Grasse Carcasse

 Un nouvel album de Manu Larcenet, d’autant plus quand il est à la fois aux crayons et à la plume, est toujours assez attendu. Et cette fois, c’est de plus une nouvelle série qui commence !
On avait bien sur eu droit a des illustrations ici et là sur le blog de l’artiste mais rien qui ne permette de se faire une idée précise de cette nouvelle série, et voilà l’album qui arrive, premier tome d’une série de 5, un an seulement après la fin du Combat Ordinaire.
Pourquoi évoquer le Combat Ordinaire et non pas une des nombreuses autres séries de l’auteur en parlant de Blast ? Et bien tout simplement car ce nouvel album est de l’acabit de la série qui avait été promut à Angoulême. On y retrouve l’alchimie qui nous faisait passer un si bon moment en suivant les aventures de Marco. Plus que cela, certains thèmes reviennent, tel que la perte du père ou la névrose et les crises. Mais attention, il ne s’agit évidemment pas d’un copier coller ou d’une recette ressassée. Par ailleurs, l’histoire pourrait faire penser à une autre bande dessinée (que l’on ne peut que conseiller également) de Etienne Davodeau : Lulu Femme Nue, l’histoire d’une femme qui comme Polza quitte tout pour tenter de découvrir une nouvelle vie, qui s’enfuit dans la nature pour ressentir des choses qui lui sont impossible d’appréhender au sein d’un foyer.
Ici l’histoire nous est narrée par le personnage principal lors de son interrogatoire par la police, qui tente de savoir pourquoi il a fait quelque chose qui parait grave à une femme. Le lecteur est donc laissé dans l’ignorance quant à ce qu’à fait Polza contrairement aux autres personnages, et l’on découvre les évènements au fur et à mesure se son récit évidemment totalement subjectif. Cependant, les policiers interviennent pour rectifier ça et là ses dires, et poser des questions légitimes que peut également se poser le lecteur.
Mais l’intérêt dans cette bande dessinée n’est peut être pas de connaitre la véritable histoire de Polza telle qu’elle s’est déroulée. Le personnage possède une certaine poésie qui se reflète dans son récit, le dessin de Larcenet s’y prête par ailleurs, la vision de Polza transcendant le réalisme. Le personnage en lui-même dégage une simplicité attendrissante, mais Larcenet semble jouer avec cette image positive, nous rappelant par à coups via les personnages des policiers qu’il a commit des actes graves, il est par ailleurs porté sur la boisson et possède une propension à la violence. Un personnage haut en couleurs que l’on a donc très envie de continuer à découvrir.
Haut en couleur ? Si le personnage l’est, Larcenet nous offre ici de très beaux noirs et blancs (les éléments en couleurs n’apparaissant que pendant les blast, et ils ne sont d’ailleurs pas dessinées par Larcenet). Les personnages, et Polza sera amené a en rencontrer un certain nombre pendant son voyage, possèdent des vrais «gueules» que l’auteur détail dans des portraits très réussis. Les décors également font l’objet d’un soin particulier, d’autant plus que l’on a affaire ici, si l’on parle de road-movie, à une sorte de «road-comics» : le personnage voyage et le lecteur avec.
Blast est une très bonne bande dessinée dont on attendra vivement la suite. Volonté d’en découvrir plus sur le personnage principal et envie de continuer le voyage animeront le lecteur bienheureux dès le moment où il fermera le livre. Manu Larcenet a déjà prouvé qu’il était un auteur de talent, Blast ne fait que le confirmer. Il ne reste plus qu’à attendre la suite.

Par VincentB, le 4 novembre 2009

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