BLANCO
L'heure du loup

Consciente de l’intérêt que porte son puissant voisin russe sur les mines de titane qui font la principale richesse de son sol, la République R. veut prendre son indépendance. Dans cette optique, les services secrets de ce pays ont développé un programme spécial sans même que leurs politiques soient au courant, réussissant à modifier génétiquement un chien et à le transformer en une redoutable machine de guerre qu’ils comptaient ensuite reproduire.

Seulement, Blanco, leur spécimen prototype, leur a complètement échappé, les obligeant à repartir de zéro, les contraignant à refaire pour un temps du dressage plus classique, avec des chiens eux aussi plus classiques…

Or voilà qu’un article rédigé par des spécialistes en écologie animale allait relancer les projets des services secrets de la République R. Deux louveteaux avaient en effet été repérés dans le grand nord canadien comme pouvant être des descendants de Blanco. Les périodes et les lieux d’observations concordaient, d’ailleurs : les comportements d’Albus et Ater validaient l’hypothèse…

Aussitôt, les services secrets de la République R. envoyèrent des commandos pour récupérer les deux animaux, mais seul l’un d’eux, qu’ils allaient nommer Taïga, tomba dans leur filets. L’autre, au pelage argenté, allait glisser entre leurs doigts et allait devenir une proie pour eux en même temps qu’il allait vouloir – instinct animal – retrouver son "frère"…
 

Par sylvestre, le 15 février 2010

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Notre avis sur BLANCO #3 – L’heure du loup

Il y a des armes dans certaines histoires que dessine Jirô Taniguchi. Mais le plus souvent, ce sont celles de chasseurs qui veulent assurer leur protection plutôt que celles de militaires. Or quand on avait découvert le diptyque Le chien Blanco, le mangaka était encore peu connu des lecteurs francophones : on ne savait alors pas que son œuvre allait être plutôt une sorte d’hymne à la nature.

C’est un des points pour lesquels la parution de ce tome est une grande surprise : parce qu’elle voit ressurgir ce visage des armes dans l’œuvre (qu’on connaît désormais bien mieux) de l’artiste japonais qu’on avait fini par associer à des œuvres plus tranquilles, plus authentiques, moins "fiction technologique". En réalité, ce volume paraît quatorze ans après sa sortie au Japon (treize ans après la première version française du tome 2) ! Cette période sans nouvelle de Blanco avait fait penser aux lecteurs européens que la série serait à jamais dans leurs bibliothèques un diptyque alors qu’au Japon, il y avait eu continuité. Pourquoi tant d’années se sont-elles écoulées avant qu’on puisse enfin découvrir cette suite !?

Mais laissons là cette question qui doit trouver sa réponse du côté des éditeurs et des droits, et réjouissons-nous, plutôt. Car pour les fans du mangaka, c’est un véritable plaisir de découvrir enfin cette suite… qu’on n’espérait même pas ! Comme un trésor insoupçonné surgissant dans nos mains ! Et c’est cela qu’il faudra retenir.

On retrouve un seinen de grande qualité, fort de ce que l’auteur a déjà montré savoir faire de mieux : construire d’intéressantes histoires et les dessiner merveilleusement bien. Alors, partez avec ce tome 3 pour une nouvelle aventure en pleine nature ; avec un peu de sang sur la neige…
 

Par Sylvestre, le 15 février 2010

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