BLANCHE
L'île de solitude

XVIIIème siècle.
Blanche de Saint-Ange a 19 ans. Elle vient à peine de sortir du couvent que déjà elle se retrouve mariée avec un certain Antoine de Beau-Près, 50 ans. En fait, c’est un mariage d’affaires. D’ailleurs, le mariage ne va pas laisser un grand souvenir à Blanche, son mari va devoir partir pour affaires dès le jour de ses noces et elle, elle ira sur une île au large des côtes, là où le mari a son domaine. Elle y fera connaissance avec le curé, le père André, puis avec le personnel. Tout ce monde la laisse indifférente, et c’est surtout de ce jeune homme nommé Toumaï qu’elle va se sentir proche. Malheureusement, Toumaï est noir et le père André explique à Blanche ce qu’il en est. De toute façon, cela ne dérange pas Blanche. Elle est handicapée : elle ne voit pas les couleurs.
Petit à petit, elle va essayer de s’immiscer dans la vie de l’île, essayer de se faire des amies parmi la société, lors de ces journées où elle est invitée à boire du thé parmi les dames de l’île. Mais Blanche s’ennuie. Elle lit et dessine beaucoup, ce que n’apprécie pas le père André.
Blanche, petit à petit, va se rapprocher de Toumaï.
Mais à cette époque, cela n’est pas bien vu…

Par berthold, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur BLANCHE #1 – L’île de solitude

Blanche est l’oeuvre d’un jeune auteur nommé Thierry Chavant. Cette série prévue en 3 tomes trouve bien sa place dans la collection "Histoire et Histoires" du catalogue Delcourt.

Ce premier tome nous entraîne donc au XVIIIème siècle et va nous faire découvrir l’époque, les moeurs et la mentalité des bonnes gens de cette période. Déjà, d’entrée, nous faisons connaissance avec Blanche et nous découvrons son mari, rapidement. Chavant ne nous montre pas non plus les visages de son père et son frère, qu’elle connait, comme elle nous le dit, à peine. Même sa mère n’est pas venue. Le lecteur se prend d’affection pour la jeune fille, surtout lorsque nous découvrons une partie du visage de son époux. Là, le lecteur a vraiment pitié d’elle. Mais le pire est encore à venir lorsqu’elle découvre son domaine (en fait, celui de son mari). Puis, il y a ce père André : il n’est pas net lui, il cache quelque chose, il est même dangereux, au vu de ses idées. Chavant nous décrit aussi le handicap de la jeune fille qui ne voit pas les couleurs. C’est sûr que cela ne va pas arranger non plus sa joie de vivre. L’auteur nous montre comment cette société se trouve supérieure à d’autres. Il faut voir les remarques faites au sujet des gens de couleur (voir la scène où Toumaï interroge le père André). Et peu à peu, l’intrigue se met en place jusqu’au drame qui va entraîner Blanche et Toumaï à devoir quitter l’île. Le scénario de Chavant est fort bien construit, très réussi dans la composition de ses cases et dans le tempo du récit.

Au dessin, nous découvrons là aussi un auteur de talent. Il fait revivre par son graphisme cette période du XVIIIème siècle. Il nous fait ressentir le mal-être de Blanche en nous mettant dans la position de son point de vue. Delf, le coloriste, utilise des tons de gris pour nous montrer son handicap et parfois, cela donne une ambiance qui peut nous mettre mal à l’aise, comme ce que ressent Blanche.

Blanche est finalement une belle histoire qui débute bien avec ce premier tome. Il sera disponible chez vos libraires le 6 mai 2009 et je ne peux que vous inviter à le réserver déjà. Vous ne le regretterez pas.

Par BERTHOLD, le 1 avril 2009

Publicité