Blanc autour

En 1832, Mlle Crandall, institutrice, accepte d’accueillir une jeune fille noire dans son école de Canterbury. Les habitants de cette ville proche de Boston sont choqués et protestent. Devant leurs menaces de retirer les autres élèves – toutes blanches – l’enseignante les prend à contrepied et décide de faire de son établissement une école réservée aux filles de couleur.

Devant un tel scandale, les personnages influents de la cité vont tout faire pour que le pensionnat ferme.

Par legoffe, le 31 janvier 2021

Notre avis sur Blanc autour

Ce livre est inspiré d’une histoire vraie, celle d’une enseignante décidée à ne plus laisser les jeunes filles noires dans l’ignorance. Elle a lieu 30 ans avant la Guerre de Sécession, mais dans un état du Nord, où l’esclavage a déjà été aboli. Nous ne sommes donc pas dans le Sud, terre d’esclaves. Et pourtant… on le croirait.

Ainsi, les noirs ont le droit d’être libres. Mais juste libres de travailler pour une misère auprès des blancs. Les éduquer ? Ce serait un danger, pensent les habitants de Canterbury (il faut dire qu’apporter un enseignement à des jeunes filles blanches est déjà jugé comme une gentille fantaisie !). Un avis partagé par la plupart des Américains, même s’il existe un mouvement abolitionniste, qui va d’ailleurs soutenir Mlle Crandall.

Cette bande dessinée est donc le récit d’un épisode édifiant de ce racisme ancré dans les fondements de l’Amérique. Mais il est vu à travers le regard plein de volonté et de détermination de jeunes filles noires qui veulent, elles aussi, apprendre et comprendre le Monde pour mieux l’intégrer. Et c’est cela qu’il faut retenir du livre, et pas uniquement l’effarante intolérance de la société vis-à-vis de ses minorités.

Wilfrid Lupano, qui est un des plus grands auteurs de BD de la nouvelle génération, offre – comme à son habitude – un récit plein d’énergie, espiègle même, qui fait chaud au coeur. Ses héroïnes sont des exemples pour nous tous.

L’ensemble est magnifiquement dessiné par Stéphane Fert. Ses planches sont belles, chaleureuses, dans un style un peu naïf qui reflète bien l’espoir suscité par la famille Crandall et les élèves de l’école.

Une histoire à ne pas manquer en ce début d’année, qui ne démoralise pas mais galvanise face à l’intolérance et au racisme.

Par Legoffe, le 31 janvier 2021

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