BLAKE ET MORTIMER
Les sarcophages d'Açoka

L’exposition universelle de 1958, à Bruxelles, va être le théâtre des premières opérations d’une vaste machination terroristes fomentée par certains pays en voie de développement. A la tête du complot, un homme appelé Açoka, qui s’annonce comme l’empereur indien mort depuis 2200 ans. Il souhaite que son pays, comme d’autres, puissent parler d’égal à égal avec les pays développés. Il a créé, pour cela, une machine qu’il décrit comme étant l’arme suprême.

Açoka a également une vengeance à assouvir, vis-à-vis du professeur Mortimer. Mais quelle peut bien en être la raison ? Toujours est-il qu’il va s’adjoindre les services d’un homme qui a également toutes les motivations pour éliminer Mortimer. Rendez-vous est donné à Bruxelles où le professeur Mortimer participe aux préparatifs du pavillon britannique.

Par legoffe, le 16 novembre 2011

Notre avis sur BLAKE ET MORTIMER – Les sarcophages d’Açoka

Les fans de Blake et Mortimer voient apparaître ce mois de novembre, en librairie, un album au format inhabituel pour la série, puisqu’il est “à l’italienne” (horizontal).

Il ne s’agit pas d’une nouvelle aventure, mais – comme le précise l’éditeur au dos de la bande dessinée, “un album condensé qui résume les deux tomes des Sarcophages du 6e Continent et Le Sanctuaire du Gondwana.” Vous y trouverez donc les mêmes aventures, avec une sélection des principales scènes de ces trois albums. Les dessins sont strictement les mêmes, sauf que les auteurs ont fait une sélection des cases retenues pour ce nouveau livre, éliminant au passage nombre de scènes inutiles pour la compréhension générale du récit.

En fait, ce livre n’est pas totalement nouveau puisqu’il a déjà été édité en 2008, mais uniquement en Belgique et en Suisse. Pour l’acheter, il fallait être lecteur du journal Le Soir ou L’Hebdo. L’opération avait été, à l’époque, un joli succès.

Il n’est donc pas étonnant de voir réapparaître cet album à l’approche des fêtes de Noël, avec une nouvelle couverture pour l’occasion.

Quel est, alors, l’intérêt de ce livre puisqu’il condense des tomes déjà existants, sans pour autant être une intégrale ? Aucun, tout d’abord, si vous avez déjà dans votre bibliothèque les trois albums d’origine.

Pour les autres, ce “nouveau” livre a un mérite, celui d’apporter une sacrée dose de lecture pour seulement 18 euros. Il faut avouer que vous avez là une aventure plutôt épaisse et un scénario qui reste très efficace malgré les scènes tronquées par rapport aux livres originaux. Vous avez donc, pour moins de la moitié du prix des trois albums, l’essentiel du récit.

L’ouvrage contient, par ailleurs, une douzaine de pages écrites par Daniel Couvreur, avec des photos d’archives du “Soir”, qui expliquent le contexte social, politique et scientifique de cette année 1958, revenant sur l’exposition universelle, mais aussi sur la conquête des Pôles ou la colonisation. Des thèmes forts du scénario imaginé par Yves Sente et qui sont ainsi mis en perspective, de façon courte mais intéressante, grâce au travail du journaliste.

Si vous êtes sensibles aux deux arguments précédents, ce livre est donc intéressant. Mais n’est ce pas un peu dommage de passer à côté du récit complet, et donc en achetant les trois albums d’origine ? Il manque aux Sarcophages d’Açoka plusieurs éléments. L’absence la plus spectaculaire est, sans aucun doute, l’épisode sur la jeunesse de Mortimer en Inde, qui occupe une bonne part du premier tome des Sarcophages du 6e Continent. Quel dommage de manquer cela ! Vous raterez également quelques belles scènes, notamment les magnifiques paysages africains que Juillard a pris le temps de dessiner pour Le Sanctuaire du Gondwana. Il n’en reste que quelques uns dans le condensé. Ce n’est certes pas majeur pour comprendre le récit, mais pour le plaisir des yeux et pour vivre l’aventure pleinement, l’original est à conseiller.

Enfin, même si l’essentiel du scénario est bien retranscrit, vous manquerez de nombreux éléments d’intrigues qui enrichissent le suspense et donnent le rythme, faisant la part belle aux mystères.
Autant d’arguments qui m’incitent à vous recommander plutôt l’achat des trois tomes plutôt que de vous porter sur ce condensé, de qualité certes, mais moins riche que les livres dont il est tiré.

Par Legoffe, le 16 novembre 2011

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