BLACKSAD
Alors, tout tombe - Première partie

En revenant d’une représentation théâtrale sauvage, Blacksad découvre qu’il a un nouveau client, Kenneth Clarke, le président du syndicat des travailleurs du métro. Ce dernier vient lui demander son aide contre la mafia des belettes qui compte mettre la main sur tous les syndicats de la ville et qui le menace de mort s’il continue de s’opposer à eux ! Cependant, très vite, le détective comprend que derrière ces menaces il y a les manipulations d’un riche homme d’affaire qui souhaite contrôler l’espace urbain pour pouvoir mettre en place ses réformes urbanistiques, réduisant les transports en commun, comme le métro, par exemple… !

Par fredgri, le 28 septembre 2021

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Notre avis sur BLACKSAD #6 – Alors, tout tombe – Première partie

Ce nouvel album de la série se sera fait attendre, d’autant que le dernier volume, Amarillo, quoique très bon, avait reçu un accueil quelque peu mitigé !
Avec cette histoire en deux parties, Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido reviennent donc avec un récit plus creusé et foisonnant, en accentuant le travail sur les personnages, sur le cadre et sur les enjeux complexes qui viennent rythmer cette intrigue particulièrement prenante ! Dès les premières pages nous comprenons que les auteurs viennent mettre en place leurs pions sans vraiment se presser, mais avec la volonté de ne laisser personne derrière. Ainsi, jusque là cantonné à un rôle de faire valoir plutôt détendu, le journaliste Weekly prend ici bien plus de place, notamment au contact de la belle Rachel qui va lui donner une vraie conscience de journaliste plus sérieux !

Ainsi, loin de rester dans une vague étude de mœurs, Blacksad 6 offre un vrai regard critique sur la société américaine des 50’s, s’interrogeant sur le pouvoir des grands industriels qui manipulent les syndicats et les tensions qui grandissent dans les quartiers pauvres pour mettre en avant la nécessité d’une hyper urbanisation !
Toutefois, cette volonté de présenter une intrigue plus documentée et plus complexe permet aux auteurs de s’attarder sur les différents personnages, même si pour le coup John Blacksad glisse progressivement au second plan. Ainsi, encore une fois, Weekly sort véritablement son épingle du jeu en gagnant en texture. Au contact de la jeune journaliste indépendante, Rachel, il se remet en question, veut davantage s’investir et devient ainsi pratiquement le héros de l’album, ou tout du moins sur le même plan que le détective à tête de chat. Et c’est, je trouve, la très grande force de cet excellent premier volume sur deux qui n’hésite pas à passer "l’affaire" derrière l’observation . D’ailleurs, il n’y a pratiquement aucun véritable mystère, puisque tout nous est montré au fur et à mesure, décortiquant les mécanisme d’une machination particulièrement bien huilée !

L’écriture nous captive, avec des personnages extrêmement vivants et attachants, Juan Diaz Canales a visiblement gagné en technique et même s’il faudra attendre début 2023 pour avoir la suite de l’histoire, nous avons là certainement l’un des meilleurs volumes de la série, incontestablement !

Graphiquement, Juanjo Guarnido revient en pleine forme, deux ans après son fabuleux Indes Fourbes, il nous livre ici des planches magnifiques, ne laissant aucun détail de côté. Tout est somptueux, les décors, les expressions, les constructions de pages ou simplement els couleurs ! Si certains estimaient qu’Amarillo avait sonné le glas de la série, ils ne pourront qu’admettre que l’artiste impose cette fois un niveau particulièrement haut !

La sortie à ne pas manquer !

Par FredGri, le 28 septembre 2021

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