BLACKSAD
Amarillo

Se retrouvant seul à la Nouvelle Orléans John veut profiter de cette occasion pour définitivement changer de voie, il chercher alors du travail sur place. A peine sorti de l’aéroport ou il a laissé Weekly, Blacksad croise un riche Texan qui l’engage pour ramener sa voiture à Tulsa, ça n’est pas compliqué et c’est bien payé ! Cependant, sur le chemin, il se fait voler la voiture par Chad Lowell et Abe Greenberg deux écrivains paumés qui cherchent à rejoindre Amarillo, au Texas. John se lance à leur poursuite, une piste qui l’emmène au Sunflowers Circus, dans le colorado…

Par fredgri, le 21 novembre 2013

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Notre avis sur BLACKSAD #5 – Amarillo

Un nouvel album de Blacksad c’est en soi un petit évènement suffisant pour ne pas trop se poser de question !

Après lecture, en effet, il ne s’agit pas là du meilleur album de la série. Néanmoins, contrairement à ce qui se dit un peu partout sur le net, ce cinquième volume est loin d’être réellement bâclé, ou même simplement mauvais. Pour l’occasion, et suivant les remous existentiels de son héros, Canales sort simplement la série de son genre de prédilection, c’est à dire le polar, pour plutôt développer une histoire plus enlevée, faite de rencontres, de petites intrigues qui se croisent au lieu d’avoir une seule et même trame du début à la fin. Une sorte de thriller léger mâtiné de Road Movie et ponctué régulièrement de petites digressions. Le scénario est donc résolument plus léger et moins tendu que dans les précédents volumes (à l’image de la couv d’ailleurs), ce qui peut donner l’impression qu’il n’y a faussement pas de substance.

Certes, on a l’impression que Blacksad se traîne dans cette histoire ou il joue le rôle d’une pièce rapportée, tandis que le jeune écrivain, Chad, devient la figure centrale, celle autour de laquelle vont se focaliser toutes les tensions, la violence et les diverses passions du récit ! Le rôle était jusque là tenu par Blacksad lui même, d’où ce sentiment que le détective chat s’étiole progressivement. Canales décentre donc, pour une fois, l’attention du lecteur pour axer son récit sur les déboires et la chute de Chad.
Alors oui, ce Chad est assez monolithique, vaguement impulsif et irréfléchis, oui il a tendance à se retrouver dans la merde facilement, mais à force de concentrer sur lui, toute la pression du récit, il n’en laisse plus beaucoup aux autres (mise à part la belle Luanne), quitte à perdre aussi de sa propre substance, de son relief. Il devient un archétype.
Pendant ce temps là, Blacksad semble flotter tout du long sans véritablement s’impliquer. Il reste le fil conducteur, l’élément immuable de la série et tout de même le héros, mais tout semble glisser autour de lui. Ce cinquième épisode donne ainsi plus l’impression d’être une parenthèse légèrement road movie pour permettre au chat de respirer et à la série de redémarrer sur des bases plus saines.
En parallèle, on sent que Canales sème une ou deux pistes à explorer ensuite, comme la référence au père avec sa sœur, des phrases qui amènent sur d’autres choses…

Je ne trouve pas du tout que cet album soit bancal, bien au contraire, c’est juste que Canales est visiblement plus inspiré quand il reste dans le polar, dans cette matière palpable et moins légère.

En contre partie, c’est Guarnido qui me laisse le plus sur ma faim, sa prestation est tout de même loin de ce qu’il avait l’habitude de nous proposer avant, comme s’il était en mode automatique, rien de bien mauvais, mais rien d’exceptionnel non plus ! Bon, je force légèrement le propos, car il y a tout de même quelques très belles cases, mais dans les finitions, on voit bien que l’implication n’est pas pareille !

Un album qui accroche bien plus par le rythme de son scénario et l’ambiance thriller très enlevée, que par son graphisme qui perd un peu de sa prestigieuse flamme.
Petit bémol alors !

Par FredGri, le 21 novembre 2013

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