BLACK MONDAY MURDERS
Gloire à Mammon

L’argent a depuis toujours poussé les plus riches à en vouloir davantage, à extrapoler leur puissance… Cette puissance, emprunte d’une symbolique magique obscure et hermétique, a amené un groupe d’individus vénérant Mammon, Prince des Enfers et de la Cupidité, a orchestrer le premier krack boursier de 1929, le premier choc pétrolier de 1974, la crise bancaire de 2008… Autant d’événements qui n’eurent d’autres buts que de régenter en sous-main l’humanité.
Quand on découvre le corps de Daniel Rothschild, le directeur associé d’une très importante banque d’investissement, on confie l’enquête à l’inspecteur Dumas, un policier particulièrement efficace qui va très vite remonter la piste de ce meurtre ritualisé jusqu’à un certain Viktor Eresko, une figure très importante dans les finances et plus précisément parmi les adorateurs de Mammon…

Par fredgri, le 8 juillet 2018

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Notre avis sur BLACK MONDAY MURDERS #1 – Gloire à Mammon

Jonathan Hickman n’est véritablement plus un iconnu, tout simplement parce qu’il a été largement traduit un peu partout, et pas seulement sur ses séries Marvel (Avengers, Shield, Fantastic Four…). Ainsi on connait aussi de lui East of West, Manhattan Project, Pax Romana ou encore Nightly News.

C’est un scénariste assez singulier qui entraîne ses lecteurs dans des intrigues complexes, souvent rythmées assez inhabituellement, entrecoupées par des "pauses" plus graphiques, des références, des extraits de journaux etc.
Il faut donc accepter cette mise en scène qui peut parfois surprendre, aux antipodes de ce qu’on a l’habitude de trouver dans les comics dits "classiques" !
Toutefois, cette technique narrative demande à être affinée, car les transitions sont souvent assez abruptes et le scénariste aime entretenir une sorte d’hermétisme pas toujours très pertinent. Plutôt que de rendre les choses plus claires, il préfère les teinter d’un ensemble d’effets de style par dessus lesquels il faut souvent passer pour arriver au cœur du récit !

Et c’est peut-être ce qui m’a le plus marqué, au premier abord, dans cette nouvelle histoire qui prend place dans les milieux financiers américains, en pleine conspiration autour du culte du dieu Mammon. Il faut traverser un bon tiers de l’album avant de trouver nos marques et d’arriver à entrer dans le récit. Néanmoins, cela mérite aussi amplement l’effort. L’écriture de Hichman est précise et mystérieuse, certes, mais elle décrit aussi un univers obscure ou tous ont l’habitude de se manipuler les uns et les autres. De plus, on voit se glisser des éléments vraiment étranges, comme ces femmes qui accompagnent la lignée des Rothshild, qui ne semblent pas vraiment humaines, comme ce langage basé sur une ancienne langue depuis longtemps disparue…

Pourtant, plus on avance plus les choses deviennent, dira-t on, plus claires. On se concentre un temps sur le meurtre de Daniel, sur la succession de sa sœur Grigoria, sur l’enquête de Dumas et sur l’arrestation d’Eresko et les cartes commencent à se mettre en place. Il faudra certainement attendre la suite pour mieux appréhender tout ça. Mais autant être franc, c’est réellement intrigant !

Une série magnifiquement mise en image par Tomm Coker, même si parfois cela fait très photoréaliste, je trouve !

Ainsi, si vous appréciez le travail de Jonathan Hickman, vous devriez apprécier Black Monday Murders !

Par FredGri, le 8 juillet 2018

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