BLACK LORD
Somalie : année 0

En avril 2003, au large des côtes somaliennes, une bande de touristes français fait la java à bord du Queen Lucy, propriété du capitaine Maxime Stern. Alors que les réjouissances vont bon train malgré une certaine désorganisation du maître des lieux, le bateau est arraisonné par des pirates commandés par Jamal. Pendant que les touristes sont faits prisonniers, Stern, blessé, parvient à s’échapper en se jetant à l’eau. Il est récupéré le lendemain sur la plage par Djad Mbome le pêcheur qui le soigne et le protège des ambitions sanguinaires du clan d’Hassan au risque de subir les foudres de ce dernier. Alors qu’il peut se rétablir et bénéficier d’une aide pour quitter rapidement la Somalie, Stern prend le parti de récupérer son bateau et de tout tenter pour sauver et ses clients, et la famille de son sauveur. Pour cela, il va devoir s’associer à Churchill, l’un des adjoints d’Hassan et par ce biais, découvrir le côté exsangue d’un pays à la dérive gangréné par la violence.

Par phibes, le 13 mars 2014

Notre avis sur BLACK LORD #1 – Somalie : année 0

Guillaume Dorison (Fawcett, Mary Kingsley…) s’associe à son frère Xavier (Long John Silver, WE.S.T., Le troisième Testament…) pour concocter cette nouvelle série cautionnée par la maison Glénat. Totalement imprégnés par ce phénomène contemporain qu’est la piraterie autour de la Corne d’Afrique, les deux artistes nous entraînent dans une fiction qui se veut en quelque sorte une radiographie saisissante de la situation pour le moins inquiétante de la Somalie, pays totalement livré à lui-même.

Ce début d’histoire se veut à la fois inquiétante et captivante. En effet, le duo Dorison met la pression dès le départ en nous plongeant dans les ambiances terrifiantes de piraterie, nous rendant témoin du détournement d’un bateau de plaisance et de la capture de son équipage. A partir de ce fait divers malheureusement authentique maintes fois perpétrés au droit des côtes somaliennes, l’intrigue se met en place grâce à la réaction du personnage principal, le skipper Maxime Stern. Grâce à ce dernier et à ses sinistres adversaires, un face-à-face va prendre progressivement ses marques et va ainsi lever le voile oppressant sur la sinistre déliquescence du pays concerné.

Il ne fait aucun doute que le rythme est des plus soutenus. Les coscénaristes enchaînent de manière avertie les évènements, dans une violence ambiante bien caractérisée et dans une succession de rebondissements entreprenante. Les séquences se suivent adroitement, alternant entre les agissements des pirates d’un côté et ceux de Stern aux prises de son bienfaiteur Djad de l’autre, tout en introduisant à petits pas une dissidence qui va pouvoir faire basculer l’équilibre des forces antagonistes et faire naître une certaine prise de conscience.

Pour les besoins de ce thriller contemporain, la mise en images et la colorisation sont assurées par Jean-Michel Ponzio. Ce dernier nous gratifie de tout son savoir-faire quant à un travail quasi-photographique qu’il a su entretenir favorablement grâce à des séries comme Le complexe du chimpanzé, Le protocole Pélican, Expérience Mort…). Aussi, ses belles illustrations, très réalistes, donnent à l’album des allures de roman-photo dans lequel personnages et décors donnent un côté très concret à l’histoire.

Une première partie d’une saga qui donne déjà le ton et qui, de par sa violence et son authenticité, devrait saisir plus d’un lecteur sur une problématique bien réelle.

Par Phibes, le 13 mars 2014

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