BLACK HILLS - 1890
La Danse des Fantômes

La « Commission des Amis des Indiens de l’Est » dépêche le photographe Lebon pour faire un reportage sur les réserves et la vie des Indiens d’Amérique .
Pour l’aider dans cette démarche et le guider sur ces terres vers Cheyenne River, le shérif sort Lewis Kayne de prison, cow-boy nommé Squawman par les indiens et respecté par eux depuis son mariage avec « Morning Wing ». Malheureusement, sa femme et leur petite fille ont été tuées et Kayne accepte à contrecœur cette mission.
Ainsi fait, les deux hommes partent, l’un, heureux, désireux de donner une image figée du folklore typiquement décrit depuis Paris, l’autre l’âme en peine refusant l’approche de son ancienne famille indienne, lui, le blanc !

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur BLACK HILLS – 1890 #1 – La Danse des Fantômes

« Black Hills » est typiquement, une bande dessinée engagée. Toutefois les personnages sont répartis de façon que tous les discours peuvent être tenus. Seul Armand Lebon dans le rôle de Candide se permet d’avoir un œil témoin, d’ailleurs son métier lui en donne même la justification matérielle puisque Yves Swolfs, lui met un appareil photo dans les mains
A partir de là, le schéma philosophique est aisé puisque les pour, et les contre sont posés et sont suivis d’une prise de position du reporter, reste plus aux lecteurs de sentir ce qui leur correspond le plus, sachant que Swolfs même en prenant position pour la cause des Indiens, octroie le droit de réponse à tous .
Belle leçon de tolérance.
En un album, le scénariste pose les thèmes de la liberté, de la domination voir de l’allégeance d’un peuple entier envers un colon, en l’occurrence les américains, de l’utopique coexistence, de la valeur humaine, du massacre du peuple indien jusqu’à son enfermement dans des réserves.
Le travail du scénariste est annoté et on comprendra que les références citées font parti d’un long travail de documentation.
C’est une idée plutôt originale et je suis assez subjuguée par cet effort d’utiliser la bande dessinée pour parler d’un fléau de la société. Finalement, le genre sera « Western » et pourtant, c’est une chronique sur l’humanité.
Le dessin de Marc Rénier est superbe et les couleurs sont parfaites. Ils ont poussé la portée de certaines situations en jouant de bichromie (planche 25), ou au contraire d’explosion de couleurs chaudes selon l’ambiance et le but recherché.
Si vous êtes touchés par la cause des Indiens d’Amérique, cette bande dessinée vous plaira. Mais elle traite également d’amour, de respect, de douleur, de liberté.
Ce premier tome augure d’une belle suite et saura faire rêver au premier degré autant qu’il suscitera l’intérêt dans un deuxième temps.

Les références des auteurs sont principalement des aides apportées aussi par le Groupe d’Etude et de Recherche sur l’Histoire de l’Amérique du Nord.
Ainsi est nommée la loi Dawes qui en 1887 est votée au Congrès après l’intervention hautement persuasive du Général Crook et qui morcelle les terres en petits lots attribués aux indiens, le reste étant vendu aux colons blancs !
Je ne peux pas résister à vous inciter d’aller lire le discours du chef Seattle , prononcé devant l’Assemblée des tribus d’Amérique du Nord en 1854, texte extraordinaire d’espoir : http://levivier.free.fr/seattle.htm

Par MARIE, le 21 août 2003

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