BLACK HILLS - 1890
Intégrale

En cette fin de XIXe siècle, un photographe français, Armand Lebon, débarque dans l’Ouest américain afin d’immortaliser les conditions de vie des indiens qu’il imagine en pleine reconversion avec l’arrivée de la civilisation. Il est envoyé par la “Commission des amis des indiens de l’est”, dans un état d’esprit très optimisme, voire romantique.

Il trouve un guide en la personne de Lewis Kayne, qui connait ces contrées comme sa poche, mais qui est devenu une âme perdue depuis la mort de sa femme, un an auparavant. Ayant sombré dans l’alcoolisme, il rechigne à guider le photographe dans la réserve indienne. Mais le shérif le force à assurer cette mission sous peine de le mettre sous les verrous.

Les deux hommes partent à l’aventure et vont être les témoins privilégiés du dernier sursaut d’orgueil du peuple sioux.

Par legoffe, le 17 avril 2010

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Notre avis sur BLACK HILLS – 1890 # – Intégrale

La publication de cette intégrale est l’occasion de découvrir cette touchante histoire imaginée par Swolfs dix ans plus tôt. Il y raconte la fin du peuple sioux, écrasé par la civilisation moderne qui a commencé par lui prendre ses terres avant de lui prendre la vie.

Swolfs a choisi de nous faire revivre cette époque à travers le regard de deux hommes, l’un photographe, l’autre coureur des plaines, cow-boy d’autant plus proche des Indiens qu’il a épousé une des leurs.

Si l’auteur installe une intrigue parallèle, nous emmenant sur les traces de ceux qui ont assassiné la femme et l’enfant de Kayne, l’ensemble reste un prétexte pour dénoncer l’entreprise des colons, jugée par Swolfs comme éminemment criminelle. Il s’agit non pas d’un western classique, mais bien d’une oeuvre engagée sur la disparition du peuple indien.
Le partie pris de Swolfs est clair même s’il est, évidemment, le fruit du regard d’un homme du siècle suivant. Nous ne pouvons que compatir au sort des Indiens et nous indigner sur le sort qui leur fut réservé. Il manque ici, peut être, un peu du regard des colons justement, pour apporter non une approche excusable de leur attitude, mais plutôt une appropriation du contexte, de leur mode de pensée.

Pour autant, le récit est de qualité. Les dessins de Marc-Renier, superbes, sont de nature à accroître encore un peu plus le réalisme de l’histoire. Nous sommes bel et bien plongés dans ces années 1890, dans leur dureté et leur violence. Nous assistons à la fin d’une civilisation avec un grand sentiment d’impuissance. Le message est, de ce point de vue, très actuel et nous ramène à des événements auxquels on assiste parfois encore aujourd’hui depuis notre écran de télévision. L’Histoire se répète dit-on souvent. L’attitude passive des hommes non engagés dans le combat aussi.

Notons que ce livre regroupe bien les quatre albums. Certains pourraient, en effet, en douter au regard du prix très intéressant proposer par l’éditeur, seulement 15 euros.

Par Legoffe, le 17 avril 2010

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