BLACK CROW
La colline de sang

En ce mois de décembre 1775, alors que la guerre d’indépendance américaine fait rage, le commodore Howe reçoit en son château la visite surprise d’un homme qui vient demander des comptes et par la même, assouvir une vengeance. Cet homme, c’est Samuel Prescott, plus connu sous le pseudonyme de Black Crow. Mais qui est-il réellement, quelle peut être son histoire et pourquoi tant de rancoeur envers cet officier anglais ? Afin de bien appréhender les réponses, il est nécessaire de revenir sept mois en arrière au moment où celui-ci reçoit une mission royale à haut risque.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

Lire les premières pages de BLACK CROW #1 – La colline de sang

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Notre avis sur BLACK CROW #1 – La colline de sang

Comme il est indiqué justement en les premières pages de l’album, Jean-Yves Delitte est devenu le peintre officiel de la Marine. En effet, après avoir œuvré sur le voilier long-courrier le "Belem" et disserté en ce même mois de mai sur la frégate "l’Hermione", rien de plus normal que cet auteur hautement prolifique ne se décide à se lancer dans une histoire de piraterie.

L’aventure présentée est assurément d’une facture excellente et vient gonfler les rangs de productions du même thème sans pour autant s’y noyer telles, entre autres, "L’épervier" de Patrice Pellerin, "A bord de l’Etoile Matutine" de Riff Reb’s, "H.M.S." de Roger Seiter et Johannes Roussel, "Le pirate des sept mers" d’Hermann… Possédant tous les ingrédients utiles (scénario qui se tient, connaissance du langage maritime du 18ème et graphiques d’une grande beauté) pour raccrocher le lecteur, elle nous emmène sur les côtes de la Nouvelle-écosse (province canadienne) au temps de la guerre d’indépendance des Etats-Unis entre les colons britanniques et la couronne anglaise. Profitant de ce contexte historique bien maîtrisé, Jean-Yves Delitte y immisce sa fiction et fait apparaître son personnage principal, le corsaire Black Crow.

Si l’atmosphère de guerre fratricide est bien décrite au travers des larges rappels authentiques (la guerre de 7 ans, la bataille de Bunker Hill…) disséminés au sein du récit, il n’en est pas de même du héros qui entretient une large part de mystère. C’est au fil de l’intrigue qui débute d’une manière fracassante, que des bouts d’informations à son sujet vont nous être lâchés en pâture. Autour de ce personnage, l’on retrouvera les concepts d’honneur, de trahison et de vengeance, portés par des protagonistes charismatiques. Si l’action est obligatoirement présente, l’amour aura également sa place et sera développé de la plus belle des manières. A cet égard, ce sentiment promet un rebondissement de taille qui subjuguera, sans aucun doute, le lecteur.

Au niveau graphique, il est incontestable que Jean-Yves Delitte assure un max. Le réalisme dont il fait preuve et qu’il entretient depuis ses débuts (en le faisant évoluer favorablement) y est excellent. A ce titre, les nombreuses représentations des navires sont à couper le souffle par cette recherche de conformité qu’il s’est imposée (il suffit d’admirer les pleines planches pour le comprendre). Le travail sur les décors et sur les personnages est très pointu et suffit à démontrer la volonté du dessinateur à parfaire son œuvre en restituant le moindre détail. Seuls, pêchent de temps à autre les visages qui présentent une certaine similitude (bien que ça soit moins flagrant que dans les précédents ouvrages).

"La colline de sang" est une bien belle ouverture sur les péripéties animées et fascinantes d’un pirate quelque peu désabusé. A ce titre, hardi lecteur, l’air du large à bord du "Revenge" toutes voiles déployées vous sera incontestablement des plus profitables.
 

Par Phibes, le 30 mai 2009

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