BIGUDEN
L'Ankou

Une petite ile au large des côtes bretonnes, Goulwen vit là, dans une jolie petite maison aux volets bleus entre sa mère et sa grand-mère grincheuse qui croit encore aux Korrigans.
Sa vie s’écoule tranquillement entre les parties de pêche, ses amies les mouettes, et quelques répétitions au Bagad. Tout va basculer le jour où il découvre dans une petite crique une barque échouée sous laquelle git, inanimée, une petite fille, une japonaise.
L’irruption de cette naufragée va profondément bouleverser la vie de cette petite famille.

Par olivier, le 24 septembre 2014

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Notre avis sur BIGUDEN #1 – L’Ankou

Voilà une merveilleuse histoire, pleine d’énergie et de tendresse, Stan Silas, à qui l’on doit la vie de Norman, nous emmène à la limite d’un monde qui respire encore à peine. Le monde des Korrigans et de l’Ankou, de la magie et des fées.
Ce monde, seules quelques vieilles bigoudènes, réunies en une confrérie secrète, le perçoivent et le font vivre. Mais leur temps s’en va, la tradition se meurt, les bigoudènes sont foutues et elles n’ont même plus l’espoir de pouvoir y changer quelque chose.

Mais, un jour, une petite tornade aux grands yeux noirs échoue sur une plage d’une petite ile bretonne. Qui est-elle, comment est-elle arrivée là, nul ne le sait. Stan Silas laisse deviner une histoire dramatique, esquissée en quelques cases, sans bulles, mais l’intensité émotionnelle qu’il insuffle par son découpage et son cadrage si précis est tel que le texte ne manque pas et aurait même risqué de polluer le ressenti.

C’est d’ailleurs une des grandes force de cet album, quand le dessin devient suffisamment expressif, que l’enchainement visuel est suffisamment précis, que toute l’émotion du dessinateur est traduite par un regard, une main que l’on retient, un geste d’apaisement, la parole devenue superflue cède sans hésiter la place au visuel.
Et pourtant, la parole vient facilement à nos protagonistes, qui soutiennent avec un humour involontaire mais oh combien jubilatoire une histoire regorgeant de fraicheur et d’altruisme.

Mariage improbable de la Bretagne et du Japon, le choc des cultures est plutôt violent et chacun des personnages réagit avec sa sensibilité profonde et naturelle, forgée par les épreuves, les incidents de la vie. Entre la généreuse spontanéité de Goulwen et l’acrimonie de la grand-mère, le récit évolue, fusionnant avec délicatesse réalité et fantastique.

Par Olivier, le 24 septembre 2014

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