Le journal pas triste d’une survivante

Au début du mois de mars 2001, Caroline Lhomme, jeune journaliste sur internet promise à un bel avenir, est victime d’une rupture d’anévrisme. Après une période très délicate, la jeune femme finit enfin par reprendre connaissance. Malheureusement pour elle, son côté gauche l’a abandonnée. Affectée désormais physiquement, Caroline entame une longue rééducation. Mais elle ne se laisse pas abattre pour autant et décide de se lancer dans l’écriture de son quotidien à l’attention de qui voudra la lire. Loin de dresser un parcours douloureusement attristant, la jeune hémiplégique survivante y va de sa prose enjouée et pleine de fougue. Pourquoi pleurer alors qu’on peut en rire ? Et ça, Caroline ne le fait pas à moitié !

Par phibes, le 30 octobre 2020

Notre avis sur Le journal pas triste d’une survivante

Frappée durement par la vie, Caroline Lhomme vient ici nous donner une grosse bouffée d’oxygène. En effet, si son affection physique est en soi douloureuse, il n’en demeure pas moins que cette dernière a décidé de prendre à bras le corps son problème de santé et de le retourner de façon à le surmonter et même à en plaisanter.

C’est ainsi qu’à la faveur de ses chroniques intimistes adressées à ses amis, parents (qu’elle appelle affectueusement mes enfants ou bonnes gens…) regroupées en livre et cautionnées par la Fondation Banque Populaire, Caroline fait étalage, sur plus de quinze années, de ses nombreuses expériences en tant que convalescente mais aussi en tant que jeune handicapée face au monde du handicap. A partir de message personnels assez courts, elle raconte avec beaucoup de légèreté ses péripéties dans le milieu médical qu’elle se doit de côtoyer, dans une liberté d’expression qui assurément fait du bien là où ça passe.

Bien sûr, on perçoit aisément que Caroline a passé de longs moments difficiles et que sa « demi-personnalité » lui a donné du fil à retordre. Mais on ressent aussi que la jeune femme, battante dans l’âme, a souhaité faire un gros pied de nez à son handicap et l’assener de bravades rien que pour lui faire comprendre que certes il existait mais qu’elle devait continuer à vivre. C’est donc en des termes naturels, pleins de vie, que l’autrice s’est prêtée à ce jeu du témoignage, adoptant une positive attitude totalement rafraîchissante et empli d’espoir.

Afin de confirmer la sensation que ce journal échappe à toute discussion dramatique qui pourrait plomber l’ambiance, Caroline Lhomme s’est attachée les services d’une des championnes du dessin humoristique Florence Cestac. Celle-ci, qui a su tout au long de sa carrière de dessinatrice peaufiner un style semi-réaliste débridé « gros-nez » qui lui colle à la peau, nous livre ainsi une bonne vingtaine d’illustrations toniques pleine page enrichissant avec dérision et efficacité le propos de sa consœur.

Un excellent témoignage à part entière, revigorant à souhait de par son esprit et sa puissance ambiante. Une belle leçon sur la vie !

Par Phibes, le 30 octobre 2020

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