Bien des choses

Monsieur et madame Rouchon partent en vacance et c’est l’occasion d’envoyer des cartes postales à leurs amis les Brochon, afin de leur faire partager ces moments de dépaysement…

Par fredgri, le 19 septembre 2009

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Notre avis sur Bien des choses

Alors que sort le DVD « Bien des choses » présentant le dernier spectacle de François Morel, avec son complice Olivier Saladin, Futuropolis publie un album regroupant les textes de l’auteur, mais illustré par Pascal Rabaté.

Une rencontre idéale entre deux auteurs qui s’intéressent depuis longtemps aux gens ordinaires, leur petits travers, ce regards qu’ils portent, parfois naïvement mais toujours très sincère, sur le monde qui les entoure. Ici, nous voyageons avec les Rouchon et les Bronchon à travers le monde, nous visitons tel monument, marchons dans telle rue, mais surtout nous n’oublions pas de bien penser au concours de mots fléchés, à la clim’ qui ne fonctionne pas, à tout ces petits détails qui permettent à ces touristes si ordinaires de ne pas se sentir si dépaysés que ça.
Peut-être avons nous en effet envie de nous moquer, surtout que ces touristes qui ne regardent rien de ce qui les entoure, qui font rire par leur à propos et leur façon de faire des associations d’idée nous amènent vers une humanité qui nous ressemble beaucoup, qui nous renvoie vers une sorte de voyageur du dimanche pas si éloigné de nous. Mais une carte postale c’est aussi une sorte de devoir de vacance, on écrit à nos amis, il faut leur raconter ce que l’on vit et finalement on ne sait plus trop quoi leur raconter car un voyage ça n’est pas seulement une suite de monuments à visiter, c’est aussi les longues marches, les rencontres, les détails qui nous ennuient, l’intendance. Et c’est là que l’écriture de François Morel est juste et tendre aussi, elle s’infiltre dans ces moments, dans ces pensées qui rendent tout ces voyages à la fois destabilisants tout en gardant cette dimension familière.
Alors ces Rouchon sont en effet naîfs, ils nous font bien rire par cette espèce de curiosité vide qui les fait passer à côté de nombreuses richesses, néanmoins, ces gens là voyagent, ils découvrent quelque part d’autres limites, ils respirent (même s’il fait chaud, même s’il y a beaucoup de bruit dehors…) Et si tout ça s’inscrit dans une sorte de rituel estivalier, s’il est rythmé par tout un parcours balisé, calculé au millimètre, avec des réduc hors saison, cela devient aussi le moyen de vaguement s’éloigner de ses habitudes, d’essayer de changer…

L’album, d’une part, nous donne ainsi l’occasion de découvrir le détail des textes de François Morel, tout en y rajoutant une dimension graphique. Les textes sont manuscrits, à l’encre bleue, des illustrations rapides viennent rebondir sur un ou plusieurs passages des dits textes. C’est efficace et à la fois subtil. Un bon mariage. On peut regretter que la personnalité de Rabaté ne soit pas plus présente, qu’il se soit un peu trop effacé devant les textes…
Le spectacle, d’autre part, est un vrai plaisir. Non seulement la mise en scène est inventive, mais en plus, les acteurs ont su sortir du carcans des textes lus pour créer autour d’eux tout un espace de digression afin d’aérer leur lecture et le rythme des ambiances, des musiques, de l’interaction entre els deux acteurs.

Résultat, deux média qui se rencontrent dans la créativité autour d’un album et d’un DVD très sympathiques.
Un régal.

Par FredGri, le 19 septembre 2009

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