Bianca

Bianca vit dans un pensionnat de jeune fille, régulièrement elle doit subir les coup et l’humiliation de ses professeurs ou encore de ses camarades comme Juliette qui en profitent bien. Pour échapper à ce quotidien elle se réfugie dans un monde fantasmagorique ou se mélangent les héros de ses lectures et les traumatismes latents qui résultent de ses séances au pensionnat. Elle voyage donc au grès de ses songes de la planète Van Diemen à Brobdingnags, d’Houyhnhnm à l’île de Laputa… !!!

Par fredgri, le 7 juin 2017

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Notre avis sur Bianca

Quel étrange album, qui commence avec une scène d’humiliation assez classique. Un professeur veut punir une élève (Bianca, évidemment), il l’a confie à l’étrange mademoiselle Squelette, une vieille fille sèche et guindée qui, avec l’aide de la jeune Juliette, va entreprendre de cravacher Bianca… De retour sur son lit, cette dernière se perd alors dans un long rêve… Nous emportant par la même occasion, telle une Alice dont nous suivrions les pas dans ce pays surréaliste.

On essaie un temps de suivre le fil, mais comme tout les récits oniriques, il y a un aspect "roue libre" qui nous emporte très vite. Inutile de tout décrypter, l’essentiel reste dans les atmosphères et dans cette vision aux limites du cauchemar que s’impose la belle jeune fille !
Car, même si elle en souffre, Bianca semble accepter sans fléchir cette soumission qui vient rythmer toutes les pages de l’album. On lui marche dessus, on la traîne dans la boue, on l’attache, la fouette, on l’humilie continuellement, mais jamais elle ne se révolte. Elle est la figure soumise qui s’inscrit dans la continuité des héroïnes crepaxiennes plus affirmées comme Valentine ou Anita !

Toutefois, au fil des pages, les sévices se répètent, les ambiances n’évoluent pas vraiment et c’en devient presque redondant. Malgré tout, le travail graphique de Crepax est vraiment très bon, bien moins systématique que ce qu’il deviendra ensuite. Bianca est absolument sublime, on a même du mal à réellement croire que cette beauté qui transcende l’album lui même n’a que 15 ans ! Et bien que l’auteur ne lui épargne rien, elle ne perd pratiquement à aucun moment ce charme pur qui se dégage d’elle !
Crepax joue progressivement avec ses cadrages, avec les traits qui peuvent disparaître ou qui peuvent justement se lancer dans les détails. Il y a beaucoup de pages magnifiques !
En contre partie, on retrouve aussi le petit défaut de l’artiste, avec des décors réduits à leur minimum et des expressions figées tout du long ! Mais c’est aussi le style Crepax !

Peut-être moins "engagé" que Valentina ou Anita, cette Bianca mérite tout de même toute votre attention, ne serait-ce que pour se régaler les yeux !

Pour public averti !

Par FredGri, le 7 juin 2017

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