BÊTES DE SOMME
Mal de chiens

Il s’en passe des choses dans la banlieue de Sommers Hill. Face à une recrudescence de faits pour le moins troublants qui pourraient nuire à la tranquillité des habitants, une escouade domestique composée de plusieurs chiens et d’un chat tente de veiller au grain. Et c’est tant mieux, car la bourgade est le théâtre d’évènements très étranges voire surnaturels, souvent douloureux, que cette "force canine" va avoir un mal de chiens à traiter ardemment.

 

Par phibes, le 18 juillet 2012

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Notre avis sur BÊTES DE SOMME #1 – Mal de chiens

Les éditions Delcourt nous proposent la version française de Beasts of Burden produit chez Dark Horse Comics durant l’année 2010. Récompensée du Harvey Awards en 2011 en tant que meilleur album de bande dessinée et également de nombreux Eisner Award, cette dernière est l’occasion d’apprécier le travail inédit et haut en couleur de deux auteurs américains pleins de talent.

L’originalité de cet album qui est le premier d’une série toujours en cours repose sur le fait que c’est un groupe d’animaux (des chiens et des chats) qui porte l’histoire. Celle-ci est divisée en plusieurs chapitres ayant trait à différentes péripéties qui touchent une communauté urbaine, Sommers Hill qui se voit protégée non pas par ses habitants mais par leurs animaux de compagnie. A cet égard, chaque histoire subtilement menée, nous entraîne au sein d’une association bigarrée, promise à des rencontres hors norme, souvent horrifiques, auréolées d’un fantastique bien des fois cruel.

De fait, attaché aux pérégrinations très humanisées des quadrupèdes, le lecteur sera le témoin de faits mystérieux, "zombiesques", occultes et démesurés dont il sera nécessaire de comprendre leur avènement. Beaucoup de sensibilité animalière est à percevoir dans cet opus qui nous permet de ressentir une volonté indéfectible de lutter contre les forces d’un mal insidieux à plusieurs sources. Evan Dorkin se joue de ses animaux, de leur caractère et de leur rôle avec une certaine compassion, un zeste d’humour mais surtout avec une volonté de susciter la surprise, souvent amère.

Graphiquement, Jill Thompson réussit son parcours au fil des planches. Cette dessinatrice qui use de la couleur directe nous sensibilise parfaitement à son univers animalier réaliste qui ne manque assurément pas de charme et de détail. Ses nombreux canidés sont superbement croqués, dotés d’une vitalité généreuse et d’une humanité qui charme, enrobés dans une ambiance remarquablement colorisée.

Un très bon et dépaysant premier opus d’un comics qui doit faire l’objet d’une adaptation cinématographique (par le réalisateur Andrew Adamson à qui on doit Shrek et Les Chroniques de Namia) et dont la sortie est prévue en 2013.

 

Par Phibes, le 18 juillet 2012

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