L'étrange boule rouge

Le Commissaire Bertille du Quai des Orfèvres et ses deux inspecteurs Laprot et Valardin sont arrivés à coincer l’anarchiste Palovski. Alors qu’ils sont sur le point de l’entraîner au poste, ils sont témoins de la chute d’une sorte de météorite à proximité de leur véhicule. Tandis que Laprot reste dans ce dernier et garde leur prisonnier, Bertille et Valardin foncent à l’endroit où le météore est tombé. Ils y découvrent une énorme boule rouge fumante. A peine l’inspectent-ils qu’ils sont surpris par l’arrivée d’une jeune bourgeoise témoin également de la chute de l’objet mystérieux. Leur entretien est vite contrarié par deux coups de feu tirés par Laprot qui, surpris par Palovski, a dû faire usage de son arme. Mais le malfrat a disparu et cette escapade n’est pas du goût du Commissaire. Alors que les deux inspecteurs partent à la recherche de leur prisonnier, Bertille réquisitionne la voiture de la jeune femme et partent vers le plus proche afin de faire appel à du renfort. Durant le trajet, le policier apprend de la sémillante bourgeoise qu’elle se prénomme Bertille et tente de la questionner sur sa présence sur les lieux de l’impact. Quel est donc cette étrange boule rouge et pourquoi le préfet fait une fixation sur la disparition de Palovski ?

Par phibes, le 6 juillet 2022

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Notre avis sur L’étrange boule rouge

Les éditions Bamboo via leur collection Grand Angle mettent à l’honneur le superbe travail de l’infatigable Eric Stalner qui, en ce premier semestre, parvient à signer la fin de son diptyque Le bossu de Montfaucon et, en solo, la présente aventure policière. Changeant radicalement d’époque en nous projetant cette fois-ci dans les années 30, l’artiste nous entraîne dans une double affaire, l’une bien insolite et l’autre plus réelle.

Dans une mixité particulièrement aiguisée, l’auteur parvient à jouer superbement sur le caractère des deux enquêtes, appuyé en cela par une intrigue ciselée et par des protagonistes ô combien attachants à suivre. L’apparition très bizarre d’une boule rouge est l’occasion pour Eric Stalner de donner une connotation hors norme dans une quête policière somme toute classique et très bien gérée, mâtinée de guéguerre entre services et d’une certaine légèreté ambiante.

Flirtant donc avec un gros soupçon de fantastique qui attise la curiosité, le récit a donc l’avantage d’être plutôt tendre et d’être porté par les deux savoureux Bertille, chacun se révélant dans ses prérogatives et ses humeurs délectables. Il en ressort des échanges directs, emplis de cocasserie et surtout qui semblent complémentaires. Il ne fait aucun doute que l’attrait de cette équipée passe inévitablement par ce remarquable travail sur les fameuses réparties.

Pour les besoins de cet album, Eric Stalner a opté pour un style graphique un tantinet différent de ce qu’il produit. Assurément plus léger mais toujours aussi pointu, son trait a le privilège de coller parfaitement à cette histoire policière et à l’époque dont il est question. Usant pour cela d’un encrage sans excès et de gros aplats de gris, l’artiste se permet de jouer très habilement et de façon disséminée avec une seule couleur, le rouge. Le dessin ainsi réalisé se veut des plus esthétiques et par ce biais, donne profitablement une touche très originale à l’album qui ne peut que plaire.

Une excellente histoire fantastico-policière avec des personnages charismatiques que l’on aimerait bien retrouver pour une autre aventure.

Par Phibes, le 6 juillet 2022

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