BERNARD PRINCE
Le piège aux 100 000 dards

En Afrique, à près de 500 kilomètres de Lombashi, des rebelles wagondos se sont soulevés et, sous l’emprise de l’alcool et de la drogue mettent à feu et à sang la région. L’un de leurs objectifs est la compagnie minière Lokanga Copper et son personnel coopérant. Bernard Prince et Jordan Barney qui attendent le feu vert du pouvoir local pour assurer une livraison, prennent part aux opérations militaires. C’est alors qu’un petit avion de tourisme transportant des fuyards se déroute sur la zone blanche. Considérant que la zone en question est mortelle, Bernard Prince et Jordan Barney qui connaissent ce terrain épineux pour y avoir baroudé se lancent à leur secours.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur BERNARD PRINCE #14 – Le piège aux 100 000 dards

Il y a du changement dans la série. En effet, Hermann a quitté "Bernard Prince" pour voguer en solo vers d’autres cieux (en l’occurrence pour Jérémiah). Greg a donc pourvu à son remplacement et c’est Dany qui s’y colle. Déjà en cheville avec le scénariste sur une autre saga, celle d’"Olivier Rameau", la transition se fait sans anicroche, le nouveau dessinateur laissant pour un temps le charmant pays de Rêverose.

Curieusement, l’introduction de cette nouvelle aventure ne correspond à celle qui se fait habituellement. Aucune vision marine ne vient ouvrir les bans de cette affaire africaine. Bien sûr, le Cormoran a péri et le Cormoran II dont la construction avait été évoquée dans "Le port des fous" est encore à l’arsenal. Par ailleurs, une autre nouveauté est à relever. Dans les 8 premières planches introductives, il n’est nullement question de nos héros. Enfin, dernier point et pas des moindres, le présent album regroupe deux épisodes dont une courte nouvelle intitulée "Le nyctalope".

Il va de soi que les ébats sportifs des deux marins sont à la hauteur de nos espoirs et de fait débridés. Toutefois, la magie des précédents épisodes semble s’être quelque peu délitée. A défaut de l’océan, Prince et Jordan interviennent sur terre et dans les airs, paraissant rompus également aux exercices militaires de précision (sauts à parachute sur matériel high-tech, utilisation du lance-flamme…). Seul, le colonel Lukas et sa verve maintient l’atmosphère décalée d’antan.

On conviendra que l’action n’a pas été délaissée pour autant et que l’on prend plaisir à voir se démener les protagonistes dans un pays où la mort se trouve à chaque coin de rue et aussi surtout au bout des épines.

Dany présente un style très différent d’Hermann mais tout aussi réaliste. Les personnages sont beaux (surtout les femmes que le dessinateur a l’habitude de croquer délicieusement). Ses graphiques ont une certaine rondeur non négligeable et il est heureux de constater que Dany ne plaint pas, lui non plus, les détails. Les vignettes sont, de fait, très probantes, surtout grâce à un découpage osé et bien exécuté. A noter que la couverture de la réédition de mai 2000 a été réalisée par Hermann.

Dany et Greg, ensemble pour deux nouvelles aventures de Bernard Prince ? Oui, je confirme et c’est à découvrir pour au moins 100 000 raisons !
 

Par Phibes, le 16 mai 2008

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