BERNARD PRINCE
La flamme verte du conquistador

Remontant le "Marayali", fleuve de l’Amérique du Sud, le Cormoran se dirige tout droit vers la plantation Morel. Véritable empire du café, cette exploitation voit depuis un certain temps sa main d’oeuvre fuir vers la montagne pour rejoindre deux des fils Morel atteints par la fièvre de l’émeraude (la flamme verte). Par ailleurs, le siège de cette exploitation endure également le racket de Tuxedo, bandit local sanguinaire qui propose à son responsable de lui renvoyer ses ouailles manu-miliatri. Il va de soit que cette proposition touchant à la fierté des Morel, un refus éloquent est opposé générant une menace pour le Cormoran. Se sentant illico concerné, Bernard Prince décide alors d’aller récupérer lui-même les chasseurs d’émeraudes.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur BERNARD PRINCE #8 – La flamme verte du conquistador

Quelques huit mois après "La fournaise des damnés", l’équipage au complet du Cormoran (y compris leur mascotte Boule de poils) est à nouveau sur la brèche pour porter secours à une exploitation en péril. En effet, cette dernière est atteinte d’une véritable hémorragie qui éclaircit ses rangs d’ouvriers qui désertent pour partir à la chasse aux gisements d’émeraudes.

L’histoire que nous narre Greg monte en puissance à chaque présentation d’un membre de la dynastie Morel. Commençant petitement par le play-boy de la maisonnée et finissant par le patriarche via la seule fille de cette grande famille et ses deux frères dissidents, l’auteur nous dresse une galerie de portraits atypiques et dotés d’un point commun : la détermination. Le plus risible, àmon avis, est celui de l’ancêtre décharné sur roues qui possède un doigté encore ferme et décisionnel.

Bernard Prince et Barney Jordan sont dans leur élément. Il suffit, en fait, de pas grand-chose pour que ces deux aventuriers entrent dans la danse. Tuxedo, le vénézuélien mal embouché, joueur non pas de la flûte de pan mais du six coups, va être le détonateur de l’intrigue et également le grain de sable qui va faire crisser les dents.

Cet album, même après trente et quelques années, est une pure merveille. On ne se lasse pas de le lire et de le relire tant cette flamme qui a éclairé Greg et qui dispense une telle volubilité, est appréciable. Ses dialogues hautement piquants et pleins d’esprit apportent un attrait incontestable.

Considérant le résultat du travail graphique rendu en peu de temps, Hermann apparaît comme un boulimique du dessin. La faune et la flore sud-américaines sont littéralement passées au crible dans une représentation fidèle et hautement colorée. La plaine verdoyante des caféiers alterne savoureusement avec les plateaux arides et surchauffés, le tout dans une définition très probante. Egalement, les personnages possèdent un charisme extraordinaire grâce à leurs traits de caractère très différents et entiers.

"La flamme verte du conquistador" est un délicieux moment de détente au pays où le café est souvent servi avec du plomb et touillé délicatement avec un bâton de dynamite.

Par Phibes, le 21 avril 2008

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