BERNARD PRINCE
Objectif Cormoran

Croisant dans la baie des milliardaires sur la côte bleue, le Cormoran recueille à son bord une jeune surfeuse en détresse et ses deux compagnons. Mal leur en prend, Bernard Prince, Barney Jordan et Djinn sont pris en otage par ces derniers. Les pirates déroutent le bateau jusqu’à l’amener au droit de la propriété de bord de mer de Duke Sébastian, un magnat pas très clair avec l’intention de le tuer. Prenant son courage à deux mains, Prince s’échappe du bateau pour tenter d’avertir celui qui est directement visé. Sa prévenance sera-t-elle récompensée ?

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur BERNARD PRINCE #12 – Objectif Cormoran

C’est dans les eaux territoriales françaises que le Cormoran étend son long sillage et plus précisément non loin des côtes du pays de la bouillabaisse. Cette fois-ci, un armateur de dernière minute et encombrant, se présente à bord sous la forme d’une jeune demoiselle maniant aussi bien le surf que le six coups. Après une entrée dont Barney ne reste pas insensible, l’aventure est lancée dont le rythme ne fléchira pas jusqu’à la fin.

Bernard Prince est sollicité pour une exhibition solitaire qui doit l’amener à empêcher des truands d’abattre… un autre truand. Si le Sud de la France est connu pour ses prédispositions au farniente sous un soleil généreux, il n’est point utile de dire que Prince ne pourra jouir de cette léthargie, et c’est tant mieux. En effet, nage exténuante en pleine mer, marche forcée, course en moto, lutte libre et explications verbales diverses sont au programme de cette équipée métropolitaine.

De l’action à gogo nous est réservée pour un personnage qui a de l’énergie à revendre. Celui-ci bénéficie avantageusement d’interventions autochtones tels le pêcheur à la barque, le jeune motocycliste et la gendarmerie locale qui arrivera comme les carabiniers d’Offenbach. Ces rencontres sont l’occasion pour Greg de créer des dialogues on ne peut plus croustillants et bien acerbes. On rie de cette truculence ambiante décalée qui optimise la rencontre d’un personnage intègre, symbole d’une droiture exemplaire, avec un autre loin d’être irréprochable et tortueux, le tout servi dans un flegme à faire pâlir les plus imperturbables.

Les paysages des calanques du golfe du Lion sont superbement représentés par un Hermann en pleine forme. L’ensemble général de son travail est largement déterminant pour en conclure qu’il exécute son art avec passion et détermination. Sa recherche d’authenticité transcende ses vignettes à un point qui nous laisse béat d’admiration. Les différents plans qu’il réalise sont choisis avec goût et sont très suggestifs. J’en veux pour preuve, entre autres, la rencontre de Barney Jordan avec la jeune rescapée qui est d’une croustillance exemplaire ou l’embardée du Cormoran contre les rochers. Par ailleurs, Hermann s’attache à reproduire avec un maximum de détails certains décors dans une précision à faire pâlir les originaux.

En toute objectivité, un très bon Bernard Prince dans le feu de l’action !

Par Phibes, le 9 mai 2008

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