BERESFORD (LES)
Mister Brown

En 1915, alors que le RMS Lusitania croise non loin des côtes irlandaises, une torpille allemande le frappe de plein fouet. Alors qu’il commence à sombrer et que les passagers sont évacués, un homme se revendiquant des services secrets américains apostrophe, juste d’avant d’être assassiné, une jeune femme, Miss Jane Fish, afin de lui remettre des documents très sensibles destinés à la couronne d’Angleterre. En 1919, au sortir de la guerre, Thomas Beresford est à la recherche d’un emploi et consulte, pour ce faire, les petites annonces d’un journal local. Il se heurte incidemment sur une jeune femme qui n’est autre qu’une ancienne amie, Tuppence Cowley, elle aussi sans emploi. Tout en partageant un brunch, les deux jeunes gens se décident à s’associer pour monter leur propre agence d’investigations en tout genre, The young adventurers limited, qui devrait les entraîner dans des aventures palpitantes. Après s’être fixé rendez-vous pour le lendemain, Tuppence est interpelée par un mystérieux homme qui, après lui avoir déclamé au hasard le nom de Jane Fish, lui propose de lui donner de l’argent contre son silence et lui fixe un rendez-vous pour le jour suivant à son bureau. Malheureusement, l’homme n’y est plus et le couple se retrouve bientôt face un autre homme, Andrew Carter, de l’Intelligence Service qui les affranchit sur la fameuse Jane Fish et sur la menace nationale à laquelle cette dernière est liée.

Par phibes, le 25 février 2018

Notre avis sur BERESFORD (LES) #1 – Mister Brown

Les éditions Paquet agrémente leur toute nouvelle collection dédiée à l’illustre romancière Agatha Christie en nous offrant une nouvelle intrigue policière réalisée par un duo de personnages qui fait, comme Hercule Poirot et Miss Marple, partie de l’univers de l’écrivain à savoir Les Beresford.

Mister Brown est en fait le deuxième roman que l’auteur a écrit, repris ici par Emilio Van der Zuiden dans une adaptation qui se veut de très belle qualité. Au niveau adaptation scénaristique, l’on concèdera que l’artiste fait preuve d’un découpage averti et respectueux de l’histoire originale. Celui-ci a le mérite de poser dans une excellente fluidité les bases d’une affaire qui tend plutôt certes vers l’espionnage et qui permet de dévoiler la rencontre des deux personnages appelés à faire du chemin ensemble.

L’on pourra saluer la généreuse créativité de l’auteur originel qui nous plonge dans les mystères entortillés d’une enquête à rebondissements associée au départ à un fait réel (le sabordage du Lusitania). Cette dernière gagne en intérêt par le fait qu’elle soit gérée par un couple tout en fraîcheur et entourés de personnages aux caractères mystérieux à définir. On se laissera donc emporter par ses investigations policières certes très classiques mais emplies de pétulance, de suspense et de bons sentiments romantiques qui révèlent une certaine modernité.

Au niveau illustrations, il ne fait aucun doute qu’Emilio Van der Zuiden taquine le style ligne claire avec une bien belle maîtrise. Le réalisme historique qu’il met en avant est des plus enchanteurs (les lecteurs qui aiment les traits nets et sans bavure seront comblés). De plus, au vu de ses travaux antérieurs sur McQueen et Les enquêtes de Margot, l’artiste insuffle un vent de modernité dans son dessin, faisant fi d’un cadrage rigide et usant d’un cheminement scénaristique original. Evidemment, la gente féminine est pour le moins soignée dans ses atours et ses attitudes, ce qui n’enlève rien à la valeur de l’enquête. A noter les très belles couleurs de Fabien Alquier qui donne une vision fortement agréable de l’ensemble.

Une adaptation des plus rigoureuses qui reste, grâce à l’excellent travail d’Emilio Van der Zuiden, bien actuelle. De fait, on en demande d’autres !

Par Phibes, le 25 février 2018

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