Les belles années

Quand il a appris le décès de Blanche, Bernard n’était pas tout à fait sûr de venir à son enterrement. Et puis finalement, il y est allé. Blanche ? C’était une handicapée qu’il avait connue alors qu’il travaillait dans le social, il y a longtemps.

L’ambiance dans l’église, sûrement, mais aussi le fait de retrouver, changés, beaucoup de gens que Bernard n’avait plus revus depuis plusieurs années ont fait remonter de sa mémoire de très nombreux souvenirs : quand il était étudiant aux Beaux-Arts de Lyon, renfermé sur lui-même, quand il a travaillé dans l’électricité, puis dans le social, et puis quand il est retourné au dessin… Quand il a rencontré Moon, aussi, bien sûr…

Avec du recul et malgré les galères, ce furent de bien belles années. Celles, en tout cas, pendant lesquelles il a tracé son chemin dans la vie…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Les belles années

Avec un trait épuré qu’il a adopté après avoir versé dans tous les styles auxquels il s’est frotté lors de ses études artistiques, Bernard Grandjean revient sur sa vie, sur ce qu’il appelle, avec le recul, ses belles années, celles qu’il a vécues et qui l’ont fait devenir ce qu’il est aujourd’hui : un homme heureux.

Tout part d’un enterrement. Ou plutôt du choix qu’il a fait d’y assister alors qu’il aurait très bien pu ne pas y aller, sachant qu’il allait y retrouver des personnes qu’il n’avait pas revues depuis longtemps et qui, finalement, étaient sorties de sa vie. C’était un choix à faire. Un petit choix. Un choix comme tant d’autres, comme nous en faisons nous aussi tout au long de notre vie. "Et si je n’avais pas accepté ce boulot d’électricien pendant l’été ?" peut-il se demander aujourd’hui "Et si je n’avais pas descendu l’escalier vers cette salle où se donnait un concert de jazz-rock ?" La vie est une route pleine de croisements ; Bernard Grandjean nous fait parcourir la sienne, nous montrant là où des petites choses ont joué sur son avenir.

Il a connu pas mal de galères et de désillusions, entre ses périodes Beaux-Arts de Lyon et Arts-Déco à Paris. Mais il a toujours gardé une relation privilégiée avec le fait de dessiner, de s’exprimer graphiquement sur le papier. C’est ça aussi qui intéressera pour beaucoup les lecteurs de cette bande dessinée : la manière dont l’auteur parle des écoles sur les bancs desquelles il a étudié, des gens qu’il y a croisés, des choses qu’il y a apprises. Il en joue, d’ailleurs, pour nous retranscrire tout ça, utilisant la mise en abîme, ou découpant ses planches de manière originale ! En nous montrant différents travaux qu’il a faits à différentes époques ou avec différentes motivations, aussi.

A certains moments un peu fourre-tout, avec un style graphique qui a un peu de celui de Sempé et principalement en bichromie, les réflexions de Bernard Grandjean sur ces petits riens qui font les grands touts est également un hommage à ces gens qu’il a côtoyés. Les belles années vous feront peut-être chercher vous aussi dans vos souvenirs qui fut important pour vous et de quelle manière, quels furent les chemins que vous avez empruntés pour tracer votre route. Et vous nous direz si elle vous a mené jusqu’à votre librairie pour y acheter cette sympathique autobiographie !   🙂
 

Par Sylvestre, le 30 mai 2009

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