Belle comme la mort

Des destins s’entrecroisent, se frôlent, se heurtent un peu, et leurs
porteurs évoluent.

Hugo, jeune homme d’une vingtaine d’années et étudiant mélancolique, reçoit
un coup de fil : on lui dit que son amie, blessée dans un accident de
voiture, a été recueillie et attend d’être récupérée. Ni une ni deux, il
vole à son secours, mais quand il arrive, la fille s’est évanouie dans la
nature. Mais qui est ce type inquiétant qui a l’air de chercher la même
fille ?
Hugo retrouve sa trace dans un bled pas loin. Elle a embarqué en auto-stop à
bord d’un camion, que le jeune homme s’échine à rattraper, pour le découvrir
arrêté sur le bas-côté. Seule présence humaine : le chauffeur, la tête
ensanglantée. Mais qui est ce type inquiétant qui a l’air de chercher la
même fille ?
La fin prend tout le début à rebrousse-poil. Désireux de vous ménager la
surprise, je ne vais donc pas la détailler, mais c’est assez bien pensé et
subtilement conçu à mon avis.

Par SuperFox, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Belle comme la mort

Une BD qui démarre comme un polar classique : un accident, un inconnu aux
trousses d’une jeune fille défendue par son chevalier servant, et allons-y
pour une histoire intéressante mais pas très originale.
Pourtant, au fur et à mesure que l’on progresse dans la lecture, on se dit
que quelque chose cloche. C’est imperceptible, mais une photo oubliée
par-ci, une ellipse par-là, et tout ça prend peu à peu l’apparence d’une
histoire beaucoup plus complexe qu’elle n’en a l’air.
Pas complexe au niveau de l’intrigue, s’entend : on n’a pas affaire à un
scénario à la XIII. Mais complexe au niveau humain. Il y a décidément trop d
‘histoires derrière cette seule et unique jeune femme.
Petit à petit, donc, le lecteur découvre une vérité surprenante, quoique
simple au possible. Et toute l’histoire de s’écrouler, de se déconstruire,
de s’épurer au maximum. En cela, cette BD me fait un peu penser aux « bijoux
de la Castafiore », ouvrage dans lequel chaque intrigue est une fausse
piste, un faux-semblant intégral, un monstre de simplicité que seule notre
naïveté a rendu complexe.
Toute cette subtilité de scénario s’articule sur des personnages très
attachants, du simplet Luis à sa mère abusive en passant par le mystérieux
(et violent) bonhomme. On les sent tous porter un drame en germe, et tous se
débattent là-contre sans s’en rendre compte.
Les personnages, très humains donc, sont bien rendus par le trait du
dessinateur, qui propose là une galerie de portraits comme son scénariste
propose une galerie de psychologies ; avec la finesse des « Amours
fragiles », composées par les mêmes auteurs.

Par SuperFox, le 21 août 2002

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