La belle adsente

Nous découvrons, de l’extérieur le "héros", un homme qui vient de perdre la femme qu’il aimait…Cette absence lui pèse, il n’arrive pas à s’y faire. Une voix nous accompagne, la voix d’une femme qui observe l’homme, elle est cette absente qui occupe toutes ses pensées, qui l’obsède jusqu’à la douleur… Il tente de survivre, il s’isole, part voir ses parents, revient, légèrement requinqué, il rencontre Hélène, commence une nouvelle vie, mais invariablement le souvenir de l’absente revient… Elle continue de le suivre, de se glisser entre ses pensées, elle ravive les souvenirs…

Par fredgri, le 6 juillet 2016

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Notre avis sur La belle adsente

Quand on découvre les premières planches de cet étrange petit album, on accepte de se laisser mener par cette voix off qui observe cet homme, qui commente ce que l’on voit, qui parfois se permet un jugement ou deux, à la fois tendre et cruelle… On finit par se dire qu’il s’agit de cet ex dont le souvenir torture cet homme, qu’il ne s’est pas complètement débarassé de cette présence, de cette vie qui partagea la sienne…
Puis, petit à petit, s’installe une sorte de complicité passive entre le lecteur et cette voix. Nous ne nous connaissons pas, mais nous nous comprenons. Cette femme qui se dessine derrière ces mots, prend de plus en plus forme, elle gagne en présence, elle est même bien plus vivante que cette silhouette qui se déplace au grès des cases, qui tente tant bien que mal de se reconstruire…

Les auteurs s’effacent derrière cette tension introspective qui grandit, derrière les mots que cette femme nous adresse pendant qu’elle regarde cet homme qui ne voit rien. D’ailleurs, au fur et à mesure qu’on glisse, nous aussi finissons par ne plus rien voir d’autre que ce personnage qui ne peut s’empêcher de resombrer en repensant à… à l’absente…

A la base de ce très bel album l’envie d’adapter "L’homme qui dort" de Perec, un long texte ou l’auteur s’adresse à lui même, ou il s’observe en train de vivre, le regard dur et sans concession… Le projet évolue au grès des rencontres, des éditeurs chez qui le dossier circule, et même si l’adaptation en elle même n’est finalement plus d’actualité, le style reste, avec une attention portée sur une contrainte oulipienne dite de "La belle absente". Le processus est très intéressant et même si le lien avec l’album n’apparait pas des plus évidents, il n’empêche que c’est intrigant !
En tout cas, on est très vite gagné par l’atmosphère extrêmement intimiste à la fois du texte, mais aussi du graphisme tout en finesse, qui illustre parfaitement les mots !

"La belle absente" reste une très belle expérience de lecture dans laquelle il est facile de s’immerger complètement.

La sortie a été particulièrement discrète et c’est bien dommage, car ça aurait pu valoir le coup d’être un peu plus mis en avant !

En tout cas, il est encore temps de redécouvrir cet album envoutant !

Par FredGri, le 6 juillet 2016

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