BELLA CIAO
Uno

L’histoire commence à Aigues-Mortes, au mois d’aout 1893, les ouvriers se révoltent contre la communauté italienne et le massacre fera pas mal de victimes, lynchées, poignardée, noyée… Cette introduction installe le cadre du récit, il va surtout être question d’intégration, de la place de la communauté italienne qui veut se couleur dans la société française, non sans peine… Teodorico Martini, le narrateur évoque donc son passé, ses souvenirs avec comme toile de fond une réflexion autour de Bella Ciao, le chant prétendument partisan, traditionnel des italiens…

Par fredgri, le 5 novembre 2020

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Notre avis sur BELLA CIAO #1 – Uno

On attendait avec impatience le nouvel album de Baru qui se faisait discret depuis quelques années ! Avec ce premier volume de Bella Ciao, l’artiste revisite son histoire et son rapport avec ses racines italiennes et la thématique de l’intégration !

La première scène, cet incroyable et dramatique massacre ou toute une population se jette sur des ouvriers italiens, installe parfaitement le cadre du récit. Il sera ici question de l’histoire populaire de cette communauté qui veut s’intégrer !
Baru axe ensuite une partie de son scénario autour de l’hymne "Bella Ciao" que se serait chanté les résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, opposés aux troupes allemandes alliées de la République sociale italienne fasciste, dans le cadre de la guerre civile italienne. Il revient ainsi sur ses racines, sur cette identité nationale qui vibre au son d’un chant partisan fort. Quel est le prix que doit payer un étranger pour cesser de l’être, pour s’intégrer et devenir transparent dans la société française ?
Cependant, en remettant en cause les origines du fameux chant, c’est toute la complexité de cette Histoire que Baru met sur le tapis, à travers sa saga familiale, entre fiction, réalité et Histoire.
Baru nous envoute avec ses alternances temporelles, ses jeux narratifs et graphiques, avec ses glissements d’une scène à l’autre.

A travers Teodoro Martini, le narrateur, il reconstruit sa mémoire familiale, en évoquant ses amis, ses parents, quarante ans plus tôt, au repas de communion. On passe au présent, puis dans le passé, Baru nous présente un récit vivant qui ne cesse de bouger au gré de ses souvenirs, tour à tout en couleur directe, au trait simple, avec un lettrage manuscrit ou en majuscule, selon la langue pratiquée. C’est fascinant et très immersif ! D’autant que le langage "Baru" n’a pas pris une ride, cette authenticité qui reste sa marque de fabrique, cette façon d’animer des dialogues, des scènes de groupe, les échanges croustillants…

Bella ciao se présente comme une trilogie en devenir, une pièce majeure dans l’œuvre de l’artiste, un témoignage vibrant et fin.
Le temps a passé, la mémoire reste vivante, plus que jamais !

Indispensable !

Par FredGri, le 5 novembre 2020

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