BELGE (LE)
Le Belge parle aux Français

Tome 3 d’une série commençant par Le Belge et continuant avec Tout est bon dans Le Belge, Le Belge parle aux Français continue à dérouler les us et coutumes de nos voisins du Nord pour mieux les démystifier.

Gag en une planche, sur deux ou trois cases, ou illustration en pleine page, les aventures du Belge remplissent les 90 pages de ce recueil et racontent de petites anecdotes sur les différences entre voisins et, en une vingtaine de planches, l’histoire d’un couple de belges en week-end à Paris.

Par geoffrey, le 21 novembre 2015

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Notre avis sur BELGE (LE) #3 – Le Belge parle aux Français

Au premier abord, le dessin de Lecrenier est beau, lisse, sans une aspérité à lui reprocher – peut-être la taille microscopique des cases sur l’histoire du week-end à Paris et dès qu’il y a plus de deux strips par planche.

Si le dessin est très propre sur lui, le propos du recueil est plutôt nébuleux. Dans ce cumul d’anecdotes sans lien, le lecteur perd très vite pied sur ce que veulent dire les auteurs et d’où ils parlent. On croit avoir à faire avec des Belges présentant la Belgitude aux Français. Que nenni.

Cela commence par ce faux préambule signé de François Hollande dans lequel il se prendrait à se rêver roi des Français comme l’est Philippe Ier en Belgique. Ce discours ponctué par "Moi, roi des Français" serait un prétexte à une mise en parallèle des deux pays. Sauf que la "blague" n’est pas isolée et à plusieurs endroits, dans les remerciements comme dans des pages intercalaires, les auteurs prennent position sur la politique française, s’affichant ostensiblement en faveur d’Hollande contre Sarkozy dit "le petit". Seul souci, cette prise de position ne colle pas avec le reste de l’ouvrage qui, loin d’être un pamphlet politique ou une analyse sociale et politique, s’arrête à des constats superficiels sur la vie quotidienne des Belges et des Français. Que vont faire les auteurs dans cette galère ?, se demande-t-on.

De fait, ils peinent à garder un cap clair sur ce qu’ils ont à dire. Dans le ton aussi, la cohérence n’est pas au mieux. Les tours et détours d’un humour parfois cocasse, parfois naïf, parfois noir, parfois au second degré, désarçonnent et perdent le lecteur. D’autant que, plutôt que de caractériser leur personnage récurrent, celui-ci garde un aspect creux et lisse, sur lequel tout coule.

Le Belge parle aux Français. Oui, mais devant tant de confusion, pas sûr que ces derniers l’écoutent !

Par Geoffrey, le 21 novembre 2015

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