Beautiful World

Un garçon aime un garçon. Deux sœurs jumelles s’amusent avec leur identité. Un enfant perdu rencontre un garçon nounours. Canna tourne un film porno. Dead man doit rester isolé sous peine de voir son âme disparaître.

La vie qui défile sur des clichés, de la pellicule, dans un journal, dans les souvenirs.
La vie qui s’arrête, l’apesanteur..

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Beautiful World

Yamada Naïto, est une mangaka un peu à part. Plutôt orientée vers l’art manga indépendant, elle tire le plus grand parti des tranches de vie qu’elle décortique et qu’elle renvoie agrémentées de sa sensibilité d’auteur.
L’histoire n’en est pas réellement une, c’est plutôt une observation. Celle des personnages qui portent l’histoire comme un vêtement. Ca leur colle à la peau et tout s’enchaîne avec fluidité malgré les ellipses d’une longueur ….. interminable !
D’ailleurs une lecture un peu rapide laisserait penser qu’elle est la reine des récits décousus voire qu’elle passe du coq à l’âne alors qu’en fait, elle provoque l’imaginaire.
L’imaginaire, très sollicité, peut se laisser aller à tous les vagabondages avec des thèmes légers ou difficiles, peu importe, Yamada parle de tout, sans tergiverser.
Qu’on soit vivant, mort ou en passe de l’être, tout le monde a une place dans cet univers. L’univers est omniprésent dans cet album y compris la griserie que peut provoquer l’apesanteur et la chute dans l’infini. C’est toute la philosophie de la vie avec les terrestres qui ont les pieds sur terre et les rêveurs qui s’échappent de la planète puis qui reviennent.
L’auteur raconte dans un style déjanté les bribes de vie où l’amour prend la plus grande place. Cet amour qui rend heureux mais aussi qui fait mal quand il est mal partagé ou quand il s’arrête.
Elle mélange beaucoup de choses au niveau des émotions qu’elle fait passer et au niveau des moyens qu’elle utilise pour s’exprimer : le dessin, le flou, la photo, le crayon et l’ordinateur.
Ses personnages ont de grands yeux fabuleux dans lesquels on plonge à tous les coups et des lèvres pulpeuses. Son dessin est très attachant. Il est palpable.
Yamada Naïto montre une grande intuition sur les pensées des êtres humains, sur leurs sentiments et sur leurs rêves. Sa philosophie parle du lendemain mais aussi de la galaxie. Peu importe la dimension, elle raconte ! Peu importe qui est touché par l’amour,. Qu’il soit il ou elle, il avec lui ou avec elle, elle et elle, c’est l’amour qui parle, doucement, sans fracas mais avec une certitude, c’est l’amour la vedette.
Cette édition française grâce à Carabas vaut largement le coup d’œil mais aussi le coup de cœur.
Lecture choisie !

Par MARIE, le 20 décembre 2004

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