BEAUTÉ NOIRE ET LE GROUPE PROSPERO
Les chasseurs de haine

Fin du XIXe siècle. Paris sort à peine de la Commune, l’antisémitisme gangrène la société, provoquant de nombreux éclats racistes. Dans l’ombre, un groupe décide de réagir en renvoyant la balle à tout ceux qui commettent des exactions contre les noirs, les juifs. Ils s’appellent "Le groupe Prospero". Ses membres sont noirs, juifs, métèques ou saltimbanques. Et pour punir les ennemis de la liberté, ils n’ont pas peur de se montrer aussi cruels qu’eux…
Un attentat se prépare contre Émile Zola, car il a osé défendre le capitaine Alfred Dreyfus dans son célèbre texte « J’accuse ». Le groupe décide alors de protéger l’écrivain et ceux qui sont ainsi menacés, quitte à s’infiltrer dans ces groupuscules haineux…

Par fredgri, le 2 février 2018

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Notre avis sur BEAUTÉ NOIRE ET LE GROUPE PROSPERO #1 – Les chasseurs de haine

Loin des images d’Epinal que l’on peut avoir de cette période, les auteurs ont voulu dénoncer une certaine radicalisation qui régna sur la France et qui amena, entre autre, les esprits les plus obtus à développer des idéologies fascistes ou bassement populistes avec toutes les conséquences que l’on connait. On découvre donc une société parisienne encline à laisser s’exprimer son antisémitisme et son racisme le plus grossier. Dans ce climat délétère surgissent donc des individus qui décident de contre attaquer, parfois assez violemment, mais avec la conviction que c’est important de réagir contre cette haine qui s’institutionnalise !

Dès les premières planches on est placé face aux excès de cette caste qui insulte les serveuses noires qui l’entourent. La démonstration est des plus claires et la réaction du groupe Prospero se justifie sans soucis. On découvre alors un groupe mêlant gens faisant partie de la haute société et marginaux qui agissent dans l’ombre.
Petit à petit, nous apprenons à mieux les connaître, les histoires des uns, les complicités des autres, nous les suivons dans les opérations clandestines pour aller empêcher un attentat contre Zola, pour protéger Clémenceau, pour défendre une certaine vision idéologique et humaniste…

Le scénario est réellement très prenant, même si je trouve que les personnages manquent quelque peu d’expression, on sent qu’ils ne sont que les pièces d’une machine très efficace qui ne doit pas baisser les bras, quitte à s’effacer devant elle pour être plus efficace ! Et c’est à ce sujet que le graphisme de Balez rajoute une très agréable touche. Des ambiances vives, un trait élégant et des personnages particulièrement bien campés font de cette lecture un moment très intéressant !

Il ne s’agit ici que de la première partie sur deux, et je vous conseille de guetter cette sortie avec attention !

Par FredGri, le 2 février 2018

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