La Beauté à Domicile

Angéla est esthéticienne free lance. Elle se rend souvent à pied chez ses clientes. C’est comme ça que Jeff l’aperçoit et se retrouve totalement ensorcelé par cette très jolie fille qui passe…
Il provoque la rencontre et elle plonge très vite dans ce petit bonheur amoureux qui leur est donné de vivre. Sa gaieté, son enthousiasme le cloue sur les nuages tel un homme heureux, jusqu’au jour où, tout à coup, Angéla semble s’être métamorphosée. Disparue sa légèreté, disparues sa douceur et sa tendresse, disparu son sourire.. Angéla n’est plus la même. Mais d’ailleurs est-ce bien elle ?
Jeff est stupéfait. Il l’observe, son égérie est devenue maussade et agressive. Mais que se passe t-il ?

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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2 avis sur La Beauté à Domicile

Que dire de ce nouvel album de Jean-Claude Denis ? Il vient à peine de sortir « Quelques mois à l’Amélie » qui est un magnifique succès ( + de 21 000 exemplaires vendus) et voilà qu’il revient avec un one shot fort et intrigant principalement basé sur le problème du trouble de la personnalité.
La première partie de l’album file toute seule, la narration est fluide, le ton est doux. Le lecteur est invité à partager une très agréable histoire d’amour inattendue, subjuguant, faisant rêver c’est évident !
La deuxième partie est un peu plus complexe . Jean-Claude Denis aborde le problème de l’identité avec un angle d’attaque un peu ambigu. Le sujet principal est le trouble du comportement mais la narration n’est pas claire et le doute survient. On n’est jamais sûr qu’il s’agisse d’une héroïne sans foi ni loi, ou d’une éternelle amoureuse, cœur d’artichaut qui remplit sa vie des rêves qu’elle s’invente avec les hommes qu’elle rencontre et dont elle profite, ou bien qu’il s’agisse d’une personne profondément malade, atteinte de schizophrénie.
Toute l’histoire tourne autour de ce doute et on n’arrive pas réellement à savoir qui est ou à quoi joue Angéla. D’ailleurs les autres personnages, notamment le docteur vit également de façon mystérieuse, comme par procuration et dans l’illusion. Une autre facette encore pour montrer le refus de certains à affronter la réalité. Ces personnages sont des portraits presque réels de ceux qu’on rencontre dans la vie.
Voilà le défaut peut être de cette bd, l’auteur pose une énigme et part en semant le trouble. La dernière case résume la question posée : rêve ou réalité ? Un peu d’imagination et on peut divaguer à l’infini.. mais le sujet n’est pas très drôle alors restons sérieux et essayons de trouver la solution.. (hum hum.. vous avez le n° de Tél de Monsieur J-C Denis.. ? Ca m’arrangerait sur ce coup là 😉 ).
Par contre au niveau du dessin, c’est autre chose. Il féminise complètement son héroïne et lui fait un visage de poupée. Je crois que c’est son plus beau personnage féminin, les traits sont fins et le charme opère immédiatement. Cet album est un régal pour les yeux, vraiment. D’ailleurs, la couverture reflète bien l’image de la bd.
Voilà encore une beauté de plus dans le monde de la bd et un album à ne surtout pas louper.

Par MARIE, le 6 juin 2004

Je m’avance dans la rue, je croise une belle inconnue, j’ouvre mon album, je me demande si cette héroïne n’est pas le reflet de ces belles que l’on voit partout, de celles qui nous font perdre la tête, qui nous torturent l’esprit…
Cet album se laisse donc effeuiller, lentement, on ne sait pas vraiment quelle est la position de l’auteur tant l’illusion, la subjectivité et les regards troubles sèment le doute sur les personnages.
Qui sont ils ?
Un trio d’amants ?
Des êtres qui se demandent qui est leur conjoint !
Quel est la limite de leur amour, de ces humeurs qui changent ?
Jean-Claude Denis ne répond à aucune de ces questions, il se contente juste d’amener des situations, d’amener le lecteur à se poser des questions, peut-être faire des parallèles entre ces passions qui poussent des hommes à se repositionner, qui les entraînent vers des rêves obsessionnels, des figures qui dansent devant leurs yeux en repensant à cette femme dont l’humeur fluctue entre câlin et coup de griffe…
« La beauté à domicile » est une femme ambigue qui se rappelle combien elle aime être seule mais qui ne peut se passer de ces hommes qui doutent, même si elle sert les poings elle finira peut-être par revenir…

Alors, je la regarde marcher dans la page, j’admire les courbes du style de Jean-Claude Denis, j’aime beaucoup le visage de cette fille, les ambiances des petits appartements, des chambres faiblement éclairées, ces couleurs aquarelles, cet encrage très épais et le ton de la voix de cet auteur qui m’épate depuis son précédent album…
Je referme l’album
Je redemande un café
Et je continue d’observer la silhouette qui s’éloigne
Qui est elle ?

Par FredGri, le 5 juillet 2004

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