Nosferatu

A Metropolis, depuis la chute de Lutor, Clarc est devenu le nouveau maître de la ville. Mais il ne se rend pas compte que dans l’ombre des rues l’étrange Dr Arkham manipule les nantis au cours de réunions vaguement ésotériques ou il prédit soi-disant l’avenir avec sa créature "L’homme qui rit". Mais le riche héritier Bruss Wayne-son, son ami Dirk Gray-son et la belle Barbara Gord-son se méfient de tout ça, surtout après que le meurtre du commissaire Gord-son…
Qui est cette créature meurtrière ?
Superman ne semble pas vouloir s’en méler.
Alors…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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2 avis sur Nosferatu

Suite directe de « Metropolis », cette histoire se veut radicalement plus sombre. Les références sont, cette fois, multiples, elles passent évidemment par le « Nosferatu » de Murnau, mais aussi par « Le cabinet du Dr Caligari » de Wiene, ainsi que par toute une série de petits clins d’oeil vers le cinéma expressionniste Allemand. Un vrai plaisir de lecture donc pour ceux qui ont adoré ces oeuvres d’art ! D’ailleurs je trouve que le travail de référence est vraiment intéressant, plein de touches subtiles qui font sourire par leur originalité, c’est parfait !

L’ambiance est donc plus malsaine dans cette histoire, on parle de manipulation, de meurtre, de vengeance, le héros n’est plus un personnage plein d’idéaux mais un homme en colère qui a vu mourir ses amis. Alors que Superman venait des hauteurs et entreprenait d’amener la lumière dans les profondeur, le Batman est davantage un être de l’ombre qui va tout d’abord se charger d’affronter la folie qui grouille dans les rues de Metropolis. Son combat est un combat du corp, du sang, il affronte ce « Joker » reconstitué : « L’homme qui rit » jusqu’aux dernières limites, en arrivant même à lui arracher le coeur, de même que son combat avec Superman est un combat contre la raison, contre ces forces qui veulent le tempérer. Batman est peut-être déjà un être perdu et dans cet histoire l’issue demeure peut-être dans l’immersion complète, dans cette folie justement !

Un remarquable « comics » qui permet d’amener une version décalée de Batman, pleine de sens, de passion !

Très vivement conseillé en tout cas !

Par FredGri, le 7 mai 2005

La collection ou l’estampille « Elseworlds » (« Autres mondes ») chez DC a pour objet d’offrir aux lecteurs des versions décalées des principaux héros de la maison. Ainsi, le Batman (l’un des tous premiers super-héros de DC et toujours autant à la mode!) est régulièrement laissé entre les mains expertes d’auteurs parmi les plus innovants du monde des comic books (ainsi en fut-il de Mignola, Delano/Bolton, Alan Moore/Bolland, Morrison/McKean, Frank Miller, etc…).
Ainsi, c’est au tour des époux Lofficier au scénario et de Ted McKeever aux dessins, de prendre les manettes pour notre plus grand plaisir.
« BATMAN : NOSFERATU » s’inscrit dans un triptyque en trois albums mêlant très étroitement le monde des Super-héros DC (Superman, Batman, Wonder Woman) à celui des films expressionnistes allemands du début du siècle (« Métropolis » de Fritz Lang pour Superman, « Nosferatu » de Murnau et « Le Cabinet du Dr. Caligari » pour Batman, « Docteur Mabuse » et « L’Ange Bleu » pour Wonder Woman). Le résultat, éminemment référenciel, est une pure merveille pour les amateurs de ces différentes oeuvres mythiques -les auteurs leur redonnant au passage un coup de modernité, même si, pour ce qui concerne Batman ou Superman dans une moindre mesure, ceux-ci étaient toujours à la mode comme je l’ai dis déjà.
Dans « Batman : Nosferatu », les deux mythes (qui a dit des mites?) vampiriques sont donc fusionnés… Ainsi, jamais la noirceur et l’ambiguïté du Batman n’auront été aussi explicitement évoquées!! Qui plus est, le dessin totalement torturé de Ted McKeever (il y a parfois une ressemblance de style avec Breccia sur son « Dracula »!…) sert à merveille le propos.
Rien que pour cela, pour cette plongée dans les profondeurs abyssales de la folie humaine des criminels de Métropolis (la ville de Super-Man, nom donné par les auteurs en référence au film de Lang…), pour ce combat dément et plein de réciprocité entre le Batman et le Joker (ici appelé The Laughing Man, « L’Homme qui rit »; référence directe à l’ouvrage éponyme de Victor Hugo qui inspira le personnage! L’acteur Conrad Veidt jouait le rôle de Cesare le somnambule dans CALIGARI et celui de Gwynplaine dans l’adaptation US de L’HOMME QUI RIT qui d’après Bob Kane et Bill Finger a inspiré… le Joker! Il semble y avoir également une référence cinématographique à « Edward’s Scissors Hands » de Tim Burton, dans la représentation graphique du personnage; ainsi qu’à « Frankenstein ».), et totalement sanglant -Batman lui arrachant le coeur… – (tout cela pouvant nous évoquer les : « Dark Knight Returns » de Miller, « Arkham Asylum » et « Black Orchid » par McKean, ou « The Killing Joke » de Moore et Bolland ; les meilleures références quant au personnage de Batman !!), « BATMAN : NOSFERATU » est d’ores et déjà indispensable. Il nous montre par ailleurs le rapport et les conceptions différentes qu’entretiennent Batman et Superman ; tous deux formant en fait les deux faces d’une même pièce (la lumière n’existant pas sans les ténèbres, etc.). Ceci étant peut-être le point essentiel du récit…
Le dessin de Ted McKeever, génial auteur malheureusement trop méconnu vers chez nous, rend la gestuelle et l’expressionnisme du film de Murnau, sans en oublier son étrangeté, et en ajoutant une esthétique de l’horreur plus moderne. Tout ceci correspondant parfaitement à son style habituel… A noter que les trois parties (Superman – Batman – Wonder Woman) du triptyque sont dessinés par McKeever et que celui-ci a réalisé également deux numéros de la série « Legends of the Dark Knight » sur le Batman + une histoire dans la mini-serie : « Batman. Black & White » parue en français…
En conclusion, je ne saurais que trop vous conseiller ce « one-shot », qui a beaucoup de chances de devenir un classique, et qui de toutes façons est un réel bonheur !

Par François Boudet, le 8 mai 2005

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