BATMAN UNIVERS HORS-SERIE
Manhunter

(Detective Comics 437, 438, 442 et 443 + les back-up des numéros 437 à 442 + le chapitre final paru dans le Manhunter Special Edition)
Archie Goodwin a marqué l’histoire des comics book, grâce à son incroyable travail éditorial d’une part et ses qualités de scénariste. Urban lui rend donc hommage ici, en republiant trois histoires parues dans les Detective Comics (une histoire de malédiction, une de monstre et une dernière qui parle d’un pilote d’avion assassin), mais surtout l’intégralité de ses Manhunter avec Walt Simonson !
On retrouve donc l’une de ses créations, ou plutôt le revamping d’un vieux perso, car Paul Kirk a été le premier Manhunter, créé par Kirby dans "Adventure Comics 73", en 1942. A la base c’est un justicier sans pouvoir qui fait régner la justice de façon très basique jusqu’en 46, date à laquelle il meurt.
27 ans plus tard, on apprend qu’il a refait surface, sauvé par le docteur Mykros qui travaille pour le mystérieux "Conseil" qui l’aurait préservé en état d’animation suspendue afin de le guérir de ses blessures et lui donner indirectement des pouvoirs.
Seulement, ce "Conseil", formé par 9 chercheurs aux moyens illimités, aimerait bien ce servir de Paul comme d’une arme afin d’aller éliminer toutes les personnes susceptibles de les gêner. Se rendant compte des objectifs de ses sauveurs, le Manhunter décide de se rebeller, devenant désormais la cible numéro un de ses sauveurs !

Par fredgri, le 19 mai 2017

Notre avis sur BATMAN UNIVERS HORS-SERIE #5 – Manhunter

Il n’y a pas à dire, Urban continue de nous proposer des numéros d’exception, comme ce Hors Série très fortement conseillé, qui revient sur la carrière de Manhunter et plus globalement sur la personnalité d’Archie Goodwin ! La rédaction nous a concocté un numéro qui propose pas mal de rédactionnel, des planches fabuleuses, indispensable !

Assez étrangement, ce mystérieux Manhunter, remodelé avec ce nouveau costume, cette nouvelle direction (super pouvoirs, compagnons d’arme etc.), ne va pas davantage inspirer les auteurs, malgré la virtuosité et la richesse des histoires de Goodwin et Simonson !
En effet, les histoires de ce volume datent de 73 et demeurent, à ce jour, les seules qui mettront en scène ce héros, dans cette version. Mais, paradoxalement, ce Manhunter demeure inoubliable, justement à cause du traitement que lui imposèrent les deux auteurs (Simonson, alors jeune débutant).
Sans vouloir faire du révisionnisme à outrance, ils décident juste de poursuivre les aventures du héros en leur donnant un objectif un tantinet plus absolutiste, plus hors-la-loi. Ils le redesignent et lui rajoutent un pouvoir qui lui permet de guérir rapidement de ses blessures.

Initialement, le projet est lancé par Archie Goodwin qui devient éditeur des titres Batman en 73. Ce dernier avait pour objectif de booster un peu les ventes qui baissaient à ce moment là. Loin de pouvoir réellement toucher au personnage de Batman, il décide de lancer une série de back-up afin d’offrir des histoires plus fraîches. Il découvre le portfolio du jeune Walter Simonson au détour d’une réunion éditoriale et il se dit que c’est l’artiste idéal pour ce qu’il a envie de raconter !
Et Simonson va faire preuve de beaucoup d’audace, très vite, tant par son évolution graphique qui est fulgurante, que dans ses mises en page qui montrent l’énorme potentiel de cet artiste.
Le gros intérêt de ces histoires c’est le format très restreint, 8 pages ! Il faut synthétiser, jouer avec les ellipses, avec la dynamique des cases, il faut donc faire preuve d’imagination. Et les deux auteurs vont en avoir !

Chaque récit est un condensé d’aventure, de suspense et d’action. Il s’en raconte autant en 8 pages qu’en deux comics actuels de 22 pages, c’est dire. De plus, Simonson expérimente beaucoup de choses, il joue avec le nombre de case, le rythme, alternant des très petites cases et des grands angles… C’est tout bonnement stupéfiant et ultra dynamique.
Alors, bien sur, on est loin de ce qu’il deviendra ensuite, évidemment, mais vraiment on peut déjà voir poindre le formidable artiste qu’il va être quelques années plus tard !

Ce numéro d’un peu plus de 130 pages (pour seulement 5,9€) se lit donc avec beaucoup de plaisir et permet de découvrir à la fois un personnage trop injustement oublié ensuite, et deux auteurs essentiels au début de leur carrière. A noter que ces back-up se sont récupérées pas mal de prix et demeurent encore actuellement des références dans le travail de Goodwin et de Simonson. C’est dire !

Une très belle occasion, à lire absolument !

Par FredGri, le 19 mai 2017

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