Edition 75 ans

(Batman 608 à 619 plus Wizard Special Batman The Cave)
Qui est ce mystérieux personnage qui dissimule son visage sous des bandelettes, qui semble être derrière ces multiples attaques ou Batman doit affronter tous ses principaux adversaires ?
Il s’appelle Silence. Mais quel est son but en Harcelant le justicier de cette façon… ? Batman pourra-t il compter sur ses alliés, comme Catwoman par exemple ? Commence alors pour le héros de Gotham l’une de ses aventures les plus dangereuses ou passé et présent se mêlent avec violence !
Cette édition spécial 75 ans de la création de Batman nous présente, en plus de l’arc Hush quelques pages issues du Wizard Special, ainsi que des croquis et des recherches de perso…

Par fredgri, le 11 mai 2014

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Notre avis sur Edition 75 ans

Jeph Loeb est un scénariste qui est capable du meilleur comme du pire, avec parfois des projets qui sont entre les deux… Et ce Batman Silence est clairement de ceux là.

Il faut dire que travailler avec Jim Lee est un sacré challenge tant les ventes sont assurées dans des proportions pratiquement "gargantuesques" ! Ainsi, quand l’artiste souhaite mettre en scène la faune habituelle de Gotham, le scénariste lui livre un scénario qui sert vite de prétexte pour accumuler le plus d’ennemis possible au mètre carré. C’est surtout très visible dans la première partie ou chacun se succède l’un après l’autre pour foutre son coup de savate et recevoir en réponse sa petite bat-raclée ! Néanmoins, il faut reconnaître que c’est ultra efficace à défaut d’être bien écrit ou même simplement passionnant ! Car Loeb et Lee connaissent parfaitement leur boulot, ils fédèrent toute l’énergie de cet univers mi polar mi super héroïque en 12 épisodes incroyablement dynamiques, rendant ainsi une copie particulièrement riche en situations, en rebondissements divers, 12 épisodes qui vont faire de ce "Silence" un véritable album culte, carrément !

On peut dire ce qu’on veut de Jeph Loeb, et moi même j’avoue que j’ai souvent la dent dure avec ce scénariste qui écrit la plupard du temps en dépit du travail des autres, d’une quelconque continuité etc. Néanmoins il a aussi l’art d’aborder de façon très synthétique tout les univers sur lesquels il travaille. Ainsi ici, il retient surtout l’essence même de ce héros hanté par son passé, qui s’interroge sur sa capacité à gérer cette ville, à gérer sa propre violence, entouré d’un aréopage de personnages tous plus colorés les uns que les autres. Loeb rend tout simplement accessible cet univers qui a une histoire vieille de plusieurs décennies. Et pour cela, quoi de mieux que de balancer tout les ingrédients dans une saga qui va voir le héros confronté à tout ses cauchemars, ces adversaires qui plongent régulièrement la ville dans l’enfer !

Le casting est impressionnant, c’est vrai, mais on a tout de même vite le sentiment qu’il s’agit là presque du jubilé de Jim Lee, de sa petite trotte autour de la piste, les mains au ciel sous les acclamations. Mis à part les passages en flash back qui sont réellement très beaux, le reste c’est du Lee en mode automatique, les mêmes sempiternelles poses, les longues jambes interminables, sans pieds, les mêmes gueules ouvertes et baveuses, des détails partout, du cuir, des ombres. Si on aime on sera ravi car Jim Lee s’en donne à cœur joie dans ces planches qui raviront les amateurs de la première heure. Ses héroïnes sont sublimes, son Batman a de la gueule, la grande classe, c’est parfait…
J’ai juste parfois tendance à trouver qu’il ne se fatigue justement plus trop, que c’est de l’esbroufe sans audace, et c’est un peu dommage, à la finale, d’autant que ça se lit particulièrement vite aussi !

Urban Comics nous présente donc ici l’Absolute en version noir et blanc, afin de fêter les 75 ans du perso, ce qui nous permet de retrouver des dessins préparatoires de Jim Lee, des études de perso, des storyboards. Le choix du noir et blanc n’est pas des plus pertinents, tout du moins pas autant qu’avec des gens comme Mazzucchelli ou Miller car Lee n’est pas un artiste qui manie si adroitement que ça les contrastes.
Cette version ne permet donc pas aux dessins de Lee d’être transcendés sans les couleurs. On devine qu’il y a un enjeu bien plus commercial que réellement qualitatif (c’est renforcé par l’affirmation de Urban qui prétend ici présenter les récits "fondateurs" (depuis quand Hush est-il fondateur de quoi que ce soit ? Mystère, peut-être de l’intérêt d’un jeune public pour ce perso, certainement ! Bref…)
Néanmoins le boulot de Lee en noir et blanc est assez sympa, même si sans la couleur il perd parfois de sa lisibilité, mais ça mérite le coup d’œil, indéniablement ! C’est donc l’occasion rêvée pour découvrir cette saga que beaucoup jugent inoubliable.

Par FredGri, le 11 mai 2014

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