BATMAN DARK KNIGHT 3
Volume 1

(Batman Dark Knight, The Master Race 1 et 2)
Bruce Wayne a une nouvelle fois disparu, cependant Batman est de retour pour remettre un peu d’ordre dans Gotham… Des courses poursuite s’engagent alors entre les forces de police et le justicier. Tandis qu’en parallèle, la jeune Kara (la fille de Superman et de Wonder Woman), soucieuse de ranimer l’esprit kryptonien, découvre la ville de Kandor, réduite dans sa fameuse bouteille. Elle demande alors à Atome de l’aider à agrandir les rescapés…

Par fredgri, le 22 février 2016

Notre avis sur BATMAN DARK KNIGHT 3 #1 – Volume 1

Cette ultime suite à Dark Knight qui apparaissait, au tout début de l’annonce de sa sortie, comme un mauvais gag, arrive finalement en librairie !
On retrouve bien évidemment Frank Miller, mais cette fois il est assisté de Brian Azzarello, histoire de rajouter une structure scénaristique plus "normalisée". Miller laisse tomber les crayons pour la partie principale (n’intervenant que sur les back-up, réalisant ainsi pour ce volume l’histoire avec Atome, story boardant ou encrant quelques autres, plus tard !) au profit d’Andy Kubert qui est ici encré par Klaus Janson !
Tout de suite, on remarque que l’impact visuel est nettement plus sophistiqué, Kubert peaufine ses planches, étudie ses angles de vue et ses mises en pages, tout en contrastant particulièrement ses cases, un excellent boulot ! Janson a du coup perdu son côté "sale", mais on devine que les crayonnés doivent être très précis, moins propices à la réappropriation que ceux de Miller. Le résultat est malgré tout assez beau, je trouve. Je dis "malgré tout", car on aurait envie de ne pas aimer, un résultat trop léché, aux antipodes de ce que proposa jadis Miller, moins "dérangeant", qui n’amène aucune violence dans le trait, aucun sens de la révolte… C’est très beau, mais c’est encore une fois très "normalisé"… Les back-up de Miller et de Risso allant complètement dans ce sens aussi, ce qui est par contre dommage !

Scénaristiquement, Miller et Azzarello posent les bases de ce qui va suivre. Bruce Wayne a disparu, la jeune Robin a semble-t il pris la relève, Superman est figé dans la glace, comme résigné, tandis que Wonder Woman se contente de rester sur l’île des Amazones en élevant son fils. De son côté Kara semble être la seule à vouloir perpétuer une sorte d’esprit JLA en voulant aider les Kandoriens avec l’aide d’Atome… Ce qui peut amener vers le sens du titre américain ""The Master Race" ! On devine un peu ce qui va suivre…

Là non plus, le scénario n’est pas vraiment audacieux pour l’instant, je dirais même qu’il se contente de sortir des gros poncifs. Ça se lit bien, mais on n’est pas réellement surpris par cette intrigue dont on devine les enjeux pratiquement dès les premières pages. On espère juste qu’à un moment donné, les deux scénaristes vont gripper la machine trop bien huilée pour proposer un cadre plus extrême, moins lisse, plus conforme à l’idée qu’on peut se faire d’un projet Dark Knight. Parce que jusque là, on a simplement droit à un "After DK" sans grande envergure (en plus, il suffit de se rappeler de l’énorme storyline autour de Kandor dans les divers titres Superman par Rucka, Robinson etc. il y a quelques années de ça pour comprendre combien le concept peut être porteur s’il est consciencieusement écrit !)

L’effet est amplifié par le fait que la narration est très lente, il ne se passe pas des masses de choses dans ces deux premiers épisodes, on passe outre le cadre cynique sur la politique, sur la société, pour se concentrer sur un ou deux fils conducteurs…

Donc, je reste mitigé.
Il n’empêche que cette lecture reste agréable, même si loin d’être inoubliable. On attend la suite pour voir comment les choses vont se développer !

Mais DC mise beaucoup sur ce projet. Chaque numéro sort sous une myriade de couvertures alternatives ou tout le gratin est invité, il y a des éditions spéciales avec des crobars, des notes de scénaristes (un peu à la façon des Sandman Overture, par exemple) etc. Et c’est peut-être ce que je pourrais reprocher le plus à cette édition française, la pauvreté des "bonus", à peine une double couv de Miller et basta… Est-ce qu’Urban va aussi miser sur une version alternative bourrée à craquer de bonus ? Wait and see, comme ils disent… !

Par FredGri, le 22 février 2016

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