BATMAN CHRONICLES
1988 volume 1

(Batman 415 à 429 + Batman Annual 12 + Killing Joke + Batgirl Special 1)
En 1988, l’univers de Batman se retrouve profondément marqué par quelques décisions éditoriales qui concernent d’autres membres de la Bat Family, et plus particulièrement Barbara Gordon qui œuvre jusque là sous le masque de Batgirl, et Jason Todd qui a remplacé Dick Grayson en tant que Robin. La première est violemment agressée par le Joker qui la laisse handicapée, désormais reléguée à sa chaise roulante, ce qui l’amène à devenir progressivement Oracle. Le second est lui aussi attaqué mortellement par le même Joker. En un an, la violence assombrit définitivement le monde de Bruce Wayne…

Par fredgri, le 23 février 2023

Notre avis sur BATMAN CHRONICLES #3 – 1988 volume 1

Mine de rien, ce volume, qui nous permet de redécouvrir l’année 1988 avec la série Batman, est très riche en coups éditoriaux.
Qu’il s’agisse de l’agression de Barbara Gordon, de l’assassinat de Robin, des "arcs" complets comme The night of the beast ou le célèbre A death in the family, ou encore la technique du vote auprès des fans pour déterminer si Robin devait ou non mourir… DC expérimente des choses et Jim Starlin démontre ses grandes qualités de scénariste.

Bien sur, tout n’est pas mémorable dans ce volume, mais on prend vraiment plaisir à retrouver un héros détective, qui enquête contre la montre, qui peine à parfois garder son sang froid, qui doit gérer un jeune acolyte colérique et souvent hors de contrôle, tout en essayant de rester dans les clous. Jim Starlin se plait à glisser son personnage dans des situations ou la géopolitique a son importance, ou l’image même de Batman peut sembler floue. Notamment cet épisode ou trois personnes racontent leur vision du héros, s’intéressant à sa véritable nature, entre figure violente, sauveur de la ville et l’homme sensibilisé par deux petits orphelins.
Avec Jim Starlin on s’éloigne ainsi de l’image monolithique que l’on peut avoir de l’homme chauve-souris. Il n’est plus vraiment l’homme torturé par la mort de ses parents, ressassant sans cesse ses angoisses, obsédé par la nécessité de tout savoir, de tout contrôler. Il apparait ici plutôt comme un justicier qui doit composer avec les évènements, quitte à parfois regretter d’avoir un code moral qui l’empêche d’assouvir sa vengeance.

Le scénariste respecte l’aspect classique de cet univers, tout en y glissant un ton nettement plus adulte. Il est en ce sens annonciateur des années plus sombres qui vont suivre, le héros commence déjà à amorcer une remise en question plus profonde. Du très bon boulot qui nous permet de passer un excellent moment de lecture, passionnant !

Graphiquement, mis à part la prestation de Bolland sur Killing Joke, Jim Aparo fournit des planches de toute beauté, encré par Mike DeCarlo qui ajoute une grâce très esthétique au trait. Certes c’est une version extrêmement classique, Aparo restant un dessinateur assez "sage", même si je le trouve ultra dynamique, mais elle colle parfaitement aux ambiances des histoires. Une très belle prestation.

Un volume à ne pas louper. Vivement conseillé !

Par FredGri, le 23 février 2023

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