Basilico

Maria a eu cinq enfants. Tous volent aujourd’hui de leurs propres ailes. Certains sont rarement présents, d’autres viennent plus souvent. Les rassemblements sont l’occasion d’un bon repas, comme elle sait si bien les préparer. Mais, ce jour où elle les attend, tout bascule. Maria meurt ce matin là, les retrouvailles se transforment en funérailles.

Chacun se remémore, à cette occasion, une tranche de vie, à commencer par Maria, qui les observe autour de sa tombe. Connaitraient-ils la vérité sur le secret qu’elle cache depuis tant d’années, la pleureraient-ils autant ? Leur vie n’a pas été la plus malheureuse, mais ils ont tout de même vécu entre une mère au jugement aussi tranché que rapide, et l’absence d’un père, parti alors qu’ils étaient tous très jeunes.

Par legoffe, le 24 août 2020

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Notre avis sur Basilico

Voilà un livre qui intrigue dès qu’on le prend en main.

Son format, tout d’abord, est assez inhabituel. Plus grand qu’un format poche, beaucoup moins qu’un album de BD classique. Il ressemble à un carnet ; à moins qu’il ne s’agisse d’un journal, du genre à révéler un secret de famille ? Ou simplement est-ce le livre de recettes de cuisine de Maria ? Mais cela peut aussi être tout cela à la fois !

Et le titre du livre, justement… Il évoque le goût, les préparations culinaires. Mais où l’auteur veut-il nous mener ? Il nous fait mijoter, entre présent autour de la défunte, souvenirs passés de celle qui était alors encore jeune et amoureuse de Pietro. Et puis le passé plus récent, lorsque les enfants se remémorent des épisodes plus ou moins récents, emblématiques des relations complexes qu’ils entretenaient avec leur mère.
Entre chaque épisode, une recette de cuisine qui sent bon l’Italie et, plus particulièrement, la Sicile.

Mais les douces saveurs de la cuisine familiale peuvent parfois cacher des secrets aigre-doux, voire des souvenirs indigestes. Les indices se cachent au fil des épisodes passés. Nous essayons, comme les enfants, de comprendre comment le destin de leur famille a pu basculer, le départ du père, la duplicité de la nourrice, sur fond de catholicisme très traditionaliste et un brin raciste.
La révélation ne se dévoile qu’à la fin de livre, ouvrant les yeux du lecteur sur certains éléments, certaines paroles entendues au fil des pages et qui prennent alors une autre dimension.

L’auteur prend son temps pour parvenir à sa conclusion. Il en résulte, d’ailleurs, quelques longueurs. Sans doute Giulio Macaione aurait-il dû ajouter quelques éléments propres à pimenter les étapes vers la vérité afin de pousser le lecteur à élaborer de multiples théories.
Par ailleurs, la conclusion est assez étonnante. On a presque du mal à croire à croire à ces actes qui vont bouleverser la vie de toute une famille, ainsi que celle de certains de leurs proches. Mais cela a le mérite de nous surprendre et de découvrir une conclusion inattendue dans ce drame familial.

Il faut également apprécier les beaux dessins de l’auteur. Les traits sont sûrs, élégants et bien mis en valeur par ces planches monochromes. Nul doute que ces graphismes sont un des ingrédients majeurs de l’album. Un vrai travail de Chef !

Par Legoffe, le 24 août 2020

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