BARBE-ROUGE
Le vaisseau fantôme

Alors qu’un ouragan se prépare en Mer des Caraïbes, le Faucon Noir vogue à destination du port de Vera Cruz. Son capitaine, Barbe-Rouge, a décidé de faire main basse sur les richesses dont les coffres espagnols regorgent. Lors de son périple, le brick pirate croise le sillage d’un autre navire, errant, qui ne manque pas de l’éperonner. C’est le Bloodhunt, le vaisseau fantomatique du Capitaine Morgan Tête Rouge, pirate disparu depuis plus de 40 ans qui révèle à Barbe-Rouge, par le biais de son cadavre, l’existence d’une fortune colossale qu’il a cachée sur une île secrète. Se sachant mal épaulé par l’équipage en place et son second, le pleutre Morales, il décide de remettre à plus tard ses recherches concernant ce fameux trésor et poursuit sa mission première sur Véra Cruz. Malheureusement, Morales a eu vent de la découverte de son capitaine et va l’entraîner dans un piège pour récupérer les précieux plans de Morgan.

Par phibes, le 15 août 2009

Publicité

Notre avis sur BARBE-ROUGE #6 – Le vaisseau fantôme

Jean-Michel Charlier nous lance dans une course au trésor qui promet d’être haletante et dont les péripéties vont être contées sur plusieurs épisodes. Pour ce faire, rien de plus naturel que de remettre sur le devant de la scène celui dont le nom arbore tous les albums de la saga flibustière à savoir Barbe-Rouge lui-même, occultant de fait, mais pas pour longtemps, son fils Eric.

L’aventure commence dans une ambiance des plus folles. Considérant la rencontre spectrale incroyable qui ouvre pratiquement les hostilités, celle-ci flirte avec le fantastique et vient jeter un soupçon d’angoisse bien appréciable dans une histoire de pirates déjà bien entreprenante. Toutefois, c’est la révélation d’un trésor caché à découvrir qui viendra redoubler l’intérêt des péripéties présentes, les rendant encore plus alléchantes. Aussi, si Barbe-Rouge est à la manœuvre, son second Morales, personnage inédit dans l’équipage du faucon Noir, va assurer le rôle de l’empêcheur de tourner en rond. Comme on peut le pressentir, les coups bas vont pleuvoir autour du Capitaine et de ses deux complices de toujours, Baba et Triple Pattes.

Tel la tempête qui vient battre les flancs du bateau pirate, le récit vient secouer l’avidité du lecteur d’une façon fortement bien calculée. Jean-Michel Charlier organise son histoire à l’image d’un horloger, dans une précision telle qu’il assure, d’un revers scénaristique, le lien parfait avec les péripéties antérieures ("Les révoltés de l’Océane") et s’accommode sûrement du piège tendu à Barbe-Rouge. Les scènes d’action sont bien présentes enchâssées dans des séquences plus calmes auréolées d’une once de trahison et aux dialogues rarement démunis.

S’il est un champion pour croquer de manière réaliste les combats d’avions dans la série "Buck Danny" ou dans son diptyque "Tarawa", Victor Hubinon démontre haut la main que les batailles sur mer ou sur terre n’ont aucun secret pour lui. Sa prouesse picturale est sans défaut, digne d’un travail d’architecte de haut niveau.

Corne de bouc, une aventure comme celle-ci ne se lit pas qu’une fois ! Et ce n’est pas le fantôme de Morgan Tête Rouge qui me contredira !
 

Par Phibes, le 15 août 2009

Publicité