BARBE-ROUGE
Le roi des sept mers

Etant peu en phase avec les pratiques flibustières et radicales de son père Barbe-Rouge, Eric opte pour poursuivre ses études et s’embarque pour Londres en compagnie de Baba. Ayant la ferme intention de ne plus épauler son père à écumer les mers, il intègre l’académie royale de marine. Fort de son caractère entier, il ne tarde pas à attirer le courroux de certains de ses camarades et finit par échouer au cachot. C’est alors qu’il apprend que lors d’un abordage, Barbe-Rouge a été capturé, ramené à Londres et doit être exécuté sous peu. Redevable envers son père, il se fait fort de monter un stratagème pour tenter de le délivrer. C’est à l’issue de son opération qu’il décide de tirer un trait sur ses relations avec le chef pirate et fuit délibérément Londres en investissant clandestinement une frégate anglaise. Cette longue fuite en avant qui va le mener près des côtes africaines va être l’occasion de mettre en pratique tout ce qu’il a pu apprendre jusqu’à ce jour pour dompter l’étendue océane.
 

Par phibes, le 12 août 2009

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Notre avis sur BARBE-ROUGE #2 – Le roi des sept mers

Pareillement au premier épisode "Le démon des Caraïbes", la suite des aventures de Barbe-Rouge parues initialement dans le journal "Pilote" est reprise pour former ce deuxième album qui, à sa lecture, regroupe deux étapes des péripéties de cet écumeur des mers.

Plus particulièrement, cet épisode se raccroche aux vicissitudes de son fils, Eric, qui passe ainsi au premier plan, délaissant quelque peu les activités boucanières répétitives de son géniteur adoptif. C’est ainsi que l’on apprend (et c’est là l’originalité du récit) que le jeune orphelin approuve de moins en moins les dérives sanglantes de son père, bien ancré dans une vendetta contre une société qui l’a rejeté. Aussi, on s’écarte du champ maritime de bataille pour se retrouver au cœur de la civilisation du 18ème, dans un institut royal guindé.

Bien que l’on côtoie le monde aristocratique et son ambiance empruntée, Jean-Michel Charlier reste sur une ligne scénaristique frayant avec la grande aventure. Certes, les courses-poursuites navales du premier tome ont disparu au profit, entre autre, d’un plan machiavélique d’évasion et d’une chasse à l’homme qui s’installe. La lecture des péripéties coule presque de source, prouvant que le scénariste a mûrement réfléchi son histoire. Cette dernière est d’ailleurs restituée dans une prose savante et très abondante (oh oui, il y a de la matière !), qui vient confirmer souvent les actions dessinées.

Il ne fait aucun doute que les tribulations d’Eric restent, malgré leur ancienneté qui se fait la vitrine d’un travail révolu qui a toutefois fait des émules, un régal pour les yeux et poussent sans difficulté et sans jeu de mots à l’évasion. Le lecteur n’hésitera pas à prendre part à la détresse du jeune fuyard qui trouvera toujours une astuce lui permettant de se sortir d’un mauvais pas, apportant ainsi les rebondissements tant attendus.

Le cap que se fixe Victor Hubinon est formidablement bien maintenu. L’habileté avec laquelle il restitue les aventures est remarquable en tout point. Ses personnages dont certains visages ne sont pas sans rappeler Buck Danny ou Sonny Tuckson sont réalisés d’une main de maître dans des proportions bien maîtrisées. Ses décors multiples enjolivent parfaitement les actions des intervenants, donnant un relief à des scènes historiquement fortes.

Il est question de combat dans cet opus ! Mais le combat en question est celui d’un fils qui se débat malheureusement contre les agissements d’un père par trop vindicatif. Une suite des plus affriolantes.
 

Par Phibes, le 12 août 2009

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