BANG !
Katinka

Tapis au fond d’une cellule d’un commissariat, l’inspecteur Yvan se noie dans une torpeur qui semble l’avoir écarté de la vie normale. Car le massif personnage est persécuté par des souvenirs douloureux et par une personne en particulier, qui le gangrènent et qui l’empêchent de faire son boulot. Ce dernier reprend du service lorsque son supérieur hiérarchique vient lui annoncer que trois meurtres ont été perpétrés et que des indices probants désigne celle qui occupe inlassablement son esprit. Est-ce qu’Yvan pourra enfin affronter ses démons et clore une fois pour toute son histoire avec la mystérieuse et entêtante Katinka ?

 

Par phibes, le 21 mars 2012

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Notre avis sur BANG ! #2 – Katinka

Pour le moins inspirés, les deux auteurs, qui ont participé à la mise en place du premier opus remettent les couverts en repartant, avec ce nouvel opus, dans une nouvelle histoire policière aux accents amers.

Assurément, Jean-Christophe Deveney n’épargne pas son lectorat en le plongeant, dès le départ, dans un univers lugubre, plein de fiel, porté par des personnages hautement torturés psychologiquement. Entre celle qui a donné son nom à l’épisode, Katinka, et Yvan, l’inspecteur de police obsessionnel, le récit ballote astucieusement entre deux histoires parallèles décalées dans le temps et dont on saisira le lien en se rapprochant du final. Il va de soi que tout repose sur le rapport énigmatique et tourmenté de ces deux protagonistes, un rapport violent auréolé de faits sanguinolents horrifiques.

Par ce biais, la magie "noire" opère. Compte tenu du caractère maléfique et hors norme du duo, de leur environnement sordide et de leurs réactions oppressantes, l’intrigue ne tarde pas à se construire et s’impose vite au lecteur dans des volutes obsédantes. Les ambiances de folie ne sont pas loin de l’enquête menée par Yvan et semblent amplifier jusqu’à sa conjonction avec l’évocation du passé de la fille borgne.

Avec ce nouvel album, Loïc Godart confirme son talent à créer des atmosphères lourdes. De son trait incisif qu’on lui connaît pour l’avoir apprécié dans Le joueur ou dans le précédent tome de Bang !, il se joue des proportions pour en délivrer une certaine caricature picturale oppressante, à l’encrage soutenu, découpée à la hache, fouillée et provocante. Son message se veut ainsi subtilement lourd et suscite une certaine exaltation. Les personnages qu’il met en avant sont atypiques, singulièrement inquiétants de par leurs particularités physiques, et portent lugubrement et efficacement le récit.

Un polar sombre, violent, entêtant à lire urgemment chez Akileos.

 

Par Phibes, le 21 mars 2012

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