Balzac

En mai 1850, aux termes d’un voyage éprouvant, Honoré de Balzac atteint enfin son domicile, en compagnie de son épouse, la comtesse Hanska. Malheureusement, le domestique qui détient les clés de la belle demeure n’est pas là pour les lui remettre. Légèrement courroucé et après avoir écarté sa compagne, il se décide d’aller chercher lui-même lesdites clés, sans savoir qu’un sombre personnage épie ses moindres gestes. Cette quête romanesque aux portes de la folie va l’amener à courir le tout Paris dans une atmosphère qui balance entre réalité et imaginaire.

Par phibes, le 17 décembre 2009

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Notre avis sur Balzac

Après "Sade", "Hemingway" et "Pasolini", Jean Dufaux, sommité dans le monde du 9ème art, poursuit, dans la collection Caractère de chez Glénat, son tour des grands écrivains en s’attaquant cette fois-ci à Honoré de Balzac, le concepteur pluridisciplinaire du roman moderne.

Jean Dufaux a conçu son évocation biographique d’une manière originale. Plutôt que de relater l’œuvre littéraire de ce grand auteur du 19ème en alignant classiquement les nombreux titres dont il est à l’origine, il crée une fiction tournant autour de la disparition d’un trousseau de clés insaisissable que l’écrivain se doit de récupérer pour rentrer chez lui. La particularité de cette histoire énigmatique a bien sûr un sens précis. Elle ouvre une intrigue curieuse (le trousseau de clé), augure un final théâtral superbe et donne préalablement l’occasion de faire déambuler Balzac, malade et à l’aube de sa mort, au milieu des personnages dont il est le créateur dans son immense œuvre "La comédie humaine".

L’hommage est puissant, surprenant, très novateur et entraîne le lecteur dans une sorte de petit road-movie parisien complexe, où se mêle réalité et imaginaire adroitement mis en place par le scénariste. On sent que ce dernier est bien imprégné de la vie de Balzac qu’il restitue avec ferveur, clins d’œil littéraires à la clé.

Graphiquement, Joëlle Savey dont on peut aussi apprécier les sympathiques travaux dans la série "Souvenirs de Toussaint", assure pleinement sa mission. S’étant accaparée la physionomie de son personnage principal, l’ambiance du Paris de l’époque et également l’atmosphère composite des romans de Balzac, elle nous charme sans ambiguïté grâce à ses dessins évocateurs légèrement caricaturaux. De son trait rigoureux, elle fait vivre tout un panel de personnages aux origines sociales bien marquées et nous dépayse agréablement.

Une rétrospective rapide et originale fortement intéressante sur Honoré de Balzac et son œuvre en général.

Par Phibes, le 17 décembre 2009

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