La ballade du soldat Odawa

1915, c’est la première guerre mondiale et un capitaine canadien, à la tête d’un commando de snipers amérindiens, arrive en France et fait parler de lui. Surtout le fameux soldat Odawaa dont l’on raconte les exploits, teintés de violences, de tirs impossibles, une silhouettes qui hantent les lignes ennemis…

Par fredgri, le 15 novembre 2019

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Notre avis sur La ballade du soldat Odawa

Chaque album dessiné par Christian Rossi est un évènement en soi.
Ce "maître", assez discret, nous livre ici un récit de guerre, scénarisé par Cédric Apikian, ou nous rencontrons le capitaine Keating et son commando de tireurs d’élite assez particulier puisqu’il s’agit d’indiens canadiens. Tout de suite, l’accent est mis sur le mystérieux Odawaa, de la nation cree qui décime les troupes ennemis. Tout le monde parle de lui, le craint, le respecte, on ne le voit pratiquement pas, on aperçoit sa silhouette qui se glisse entre deux arbres, sans même distinguer son visage…
Et cette figure du guerrier ultime, imbattable et énigmatique va habiter tout l’album, se faufilant entre les cases, à peine évoquée ici et vénérée là… Nous découvrons comment une rumeur enfle et prend de l’ampleur, provoquant la peur ou le respect !
En contre partie, le soldat reste tout du long dans le registre de l’évocation, on ne développe pas vraiment sa légende, le scénario passant bien plus de temps auprès de ses compagnons d’armes, au point ou, par cette écriture elliptique, nous perdons un peu le fil, de temps à autre, pour finalement revenir au centre du récit.
Du coup, cette silhouette mystérieuse n’occupe progressivement plus vraiment le récit, se perdant dans les marges et c’est peut-être un peu dommage…

Au fil des pages, le scénario se concentre bien plus sur Keating que sur Odawaa et nous découvrons ainsi un homme passionné et intègre, qui protège ses hommes, construit avec eux une vraie relation forte, même s’il pourrait, lui aussi, être plus creusé, moins en retrait.

Un album qui garde une distance avec le sujet, tout du long, sur le ton de la légende qui circule, vague et incomplète.
C’est beau, assez prenant, mais on reste sur notre faim en refermant la dernière page !

Par FredGri, le 15 novembre 2019

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