Les enfants du Duce

 
Désigné volontaire par ses collègues qui voulaient éviter de s’y coller, Giacomo, journaliste débutant, a été envoyé auprès d’un vieux colombophile pour rédiger un article. L’intérêt pour lui aurait pu se limiter au fait que c’était là le premier papier qu’il allait écrire, mais la rencontre entre les deux hommes apporta finalement beaucoup plus que cela au jeune Giacomo. En effet, la découverte par lui, chez le colombophile, d’une reproduction en plâtre, grandeur nature, de la dépouille de Mussolini fut l’occasion de faire glisser la conversation sur un sujet qui allait devenir un véritable scoop…
 

Par sylvestre, le 13 février 2013

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Notre avis sur Les enfants du Duce

 
J’ai failli ressentir comme une petite déception lorsque je me suis rendu compte, après plusieurs pages, que Balilla n’allait pas être la chronique enfantine que je m’attendais à découvrir. Le gamin que l’on voit au garde à vous sur la couverture donne en effet l’impression qu’on va le suivre hors de chez lui. Il est habillé et, volontaire, semble prêt à nous emmener avec lui dans ses aventures, des aventures qui – entre autres – expliqueraient le titre de la BD. Or, si le thème des balillas (les jeunesses mussoliniennes) est clairement abordé dans le récit, tout repose plus franchement sur l’histoire que va raconter Ignazio le vieux colombophile au jeune journaliste venu l’interviewer : sur les révélations qu’il a à faire à propos de la mort du Duce.

Et là, le germe de déception meurt. Car suivre un gamin dans ses aventures comme je croyais pouvoir le faire, même s’il est en uniforme, n’aurait finalement peut-être raconté que des histoires vues depuis la hauteur de cet enfant, eussent-elles été teintées d’Histoire. Ça aurait eu son charme et son intérêt ; son degré d’humour, aussi, c’est certain. Mais à bien y regarder, on ne perd pas au change car la fiction que nous propose Nathalie Baillot dans cette bande dessinée nous donne autrement plus matière à apprendre et à penser.

Les circonstances de la mort du Duce ont donné lieu à des élucubrations et à des raisonnements divers. Différentes idées ont été émises, soutenues, publiées, rendues publiques. Mettant parfois l’Italie dans tous ses états ! Mais le doute existe et restera donc, plusieurs de ces thèses s’étant avérées plausibles. Dans Balilla, les enfants du Duce, l’auteur choisit de nous présenter une version de cette histoire dans l’Histoire. Histoire revisitée, amenée par la fiction, mais qui incite ensuite le lecteur à aller se renseigner plus avant sur le sujet et le lance alors dans une recherche et des lectures passionnantes. C’est là qu’on se rend compte que même si l’Italie est un pays voisin, elle réserve encore bien des surprises à ceux qui n’ont pas eu l’opportunité ou des raisons d’aller chercher les anecdotes et les mystères qu’elle recèle. Et en cela, cette bande dessinée est excellente puisqu’elle est une histoire qu’on lit avec intérêt et qui nous ouvre sur d’autres découvertes à faire : c’est une porte d’entrée vers des pans de culture dont on ne soupçonnait peut-être même pas l’existence. Et la BD comme vecteur de culture, on aime !

Entrez dans l’univers graphique de Nathalie Baillot, et partez de découverte en découverte !
 

Par Sylvestre, le 13 février 2013

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