BAKER STREET
Le cheval qui murmurait à l'oreille de Sherlock Holmes

Sherlock Holmes s’ennuie. La plupart des criminels sont sous les verrous, souvent grâce à lui. Et les autres, par peur de subir le même sort, se tiennent à carreau. Du coup, rien, pas une affaire en vue. Notre célèbre détective en deviendrait dépressif. Et ça, ce n’est pas bon pour notre ami le docteur Watson, qui subit en permanence les sauts d’humeur de son ami.

Heureusement, Lestrade va leur trouver de quoi réveiller leur routine. Des documents disparaissent régulièrement dans différentes casernes du pays. Certains sont classés « top secret » mais, bizarrement, d’autres n’ont – a priori – aucune valeur. Pourquoi diable risquer de se faire arrêter pour obtenir… le menu du mess des officiers !?!

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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2 avis sur BAKER STREET #5 – Le cheval qui murmurait à l’oreille de Sherlock Holmes

Après quelques années d’absence, nos deux compères font leur retour dans cette parodie « très librement inspirée des personnages de Sir Arthur Conan Doyle » comme le disent les auteurs.

Ici, Sherlock Holmes est toujours aussi imbu de sa personne et Watson joue, à son habitude, les souffres-douleurs (tout en distillant son petit esprit rebelle et moqueur, rassurez-vous). Il va sans dire que le duo fait des étincelles et que les disputes vont bon train tout au long de l’album. Cerise sur le gâteau, cet idiot de Lestrade est aussi de la partie. À eux trois, ils nous offrent un moment de franche rigolade. Il y a, bien sûr, les dialogues et les situations, qui sont souvent savoureuses. Mais il y a aussi cette façon extraordinaire, pour Barral, de dessiner les têtes de ses personnages. Ces seules mimiques déclenchent déjà des fous rires et entretiennent cette ambiance drôle et légère que nous apprécions tant.

À noter que, cette fois, l’album se décompose en une histoire longue et en quelques histoires courtes, dont certaines avaient été prépubliées dans la presse. De quoi passer un excellent moment. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à espérer que – après avoir ressorti nos fidèles compagnons du 221B Baker Street – Veys et Barral vont se décider à nous offrir une suite aux Aventures de Philip et Francis qui restent, pour moi, leur album de référence.

Par Legoffe, le 28 août 2008

S’inspirant du titre du film de Robert Redford « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » de 1998 mais en secouant légèrement sa consistance, Pierre Veys récidive en rouvrant la fenêtre sur l’une des rues les plus célèbres du quartier de Westminster à Londres. On y retrouve l’un de ses illustres habitants, Sherlock Holmes, pas celui de Conan Doyle mais plutôt sa parodie, plongé dans un profond désarroi dû à une inactivité imposée. Grâce à celui dont la présence lui pèse sur les nerfs, l’inspecteur gaffeur Lestrade, le fol limier va reprendre du poil de la bête et se distinguer, une nouvelle fois, dans l’art de débloquer une affaire.

L’ouvrage est appréciable en lui-même bien que, pour ma part, il n’atteigne pas l’esprit des tomes précédents. En effet, malgré une première enquête de près de 33 planches avantageuses, bien fournies en péripéties et en déduction "holmesques" éclatantes (l’album est constitué de cinq historiettes), le résultat global est moins probant qu’à l’accoutumée. La partie "décalée" que l’on ressent habituellement, celle qui nous déstabilise, semble manquer au menu. Les trouvailles de la première enquête qui permettent de voir à l’œuvre un personnage à l’esprit déductif et vif comme l’éclair, paraissent effacées par les suivantes. Ces dernières, plus basiques, mettent plus en avant les relations orageuses intra conjugales du curieux couple que forment Watson et Holmes et se dégustent gentiment sans grand rebondissement.

Le style graphique de Nicolas Barral est généreux, caricatural à souhait et empreint d’un humour éprouvé pour l’avoir déjà perçu non seulement dans les tomes précédents de la présente série mais aussi dans "Dieu n’a pas réponse à tout" et dans l’excellent "Les aventures de Philip et Francis". Ses personnages sont largement expressifs. Les réactions de ceux-ci face à une situation particulière sont bien rendues et confèrent la fantaisie que l’on attend d’eux.

Pour l’heure, faute d’affaire à se mettre sous la dent, le détective Holmes semble s’ennuyer. Gageons que son émoi ne soit pas transmissible, ça serait dommage.

Par Phibes, le 12 septembre 2008

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