Pierre qui roule

En 1960, à Dartford dans la banlieue de Londres, une rencontre, qui va bousculer la face du monde de la musique rock, est en passe de se réaliser. Deux adolescents mélomanes issus de milieux sociaux différents, l’un nourri au pundding familial et pour le moins érudit, l’autre fumeur invétéré et guitariste adepte des solos de Chuck Berry, se croisent au hasard d’un quai de gare. Cette rencontre signe le départ d’une longue, même d’une très longue complicité rock ‘n’ roll qui va être à l’origine de la formation du groupe mythique The Rolling Stones. Car ces deux garnements ne sont autres que Mick Jagger et Keith Richards, pour lesquels James et Boris Mirroir nous proposent de découvrir les premiers balbutiements de leur association.

Par phibes, le 1 mai 2011

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Notre avis sur Pierre qui roule

Les éditions Audie proposent une rétrospective amusante de la rencontre des deux superstars du rock qui furent à l’origine de la formation illustre des Rolling Stones. Force est de constater que l’initiative présentée se veut des plus originales dans sa présentation. En effet, faisant fi d’une évocation biographique pompeuse, celle-ci prend une orientation certes plus rudimentaire mais toute aussi enrichissante, dans une sorte d’esprit "à la Zep", avec beaucoup de sel et d’humour.

La rencontre dont il s’agit est en soit un évènement exceptionnel que James & Boris Mirroir, qui se connaissent bien pour avoir en commun Zzzwük publié chez Carabas, relatent astucieusement et de façon cocasse, à l’aide de strips d’une à six images titrés et qui laissent planer les prémices de la destinée extraordinaire de deux adolescents un peu rebelles, épris de musique. Les références (au blues, à l’enfance réelle de Mick et Keith, à leurs inspirations, à leur future créativité musicale…) sont nombreuses, preuve que James sait de quoi il parle, et se mêlent harmonieusement à des pérégrinations adolescentes aux ambiances sixties qui de temps à autre se trouvent modernisées. Le ton est très bon enfant, plein de subtilité et se révèle dans des chutes musicalement et humoristiquement bien orchestrées.

Graphiquement, Boris Mirroir dit également Bengrrr produit, à l’image de la volonté scénaristique, un dessin assez simple mais aussi d’une grande efficacité. Alors qu’il use d’un découpage traditionnel de vignettes qui exhalent adroitement les ambiances des années 60, ce dernier transforme le lecteur en témoin privilégié sur un jeu amusant de jeunes personnages loin d’être des bad boys, très légèrement caricaturés, attachants, expressifs dans leurs mimiques épurées et dans leur façon de partager leurs aspirations.

Un bon moment de lecture, à la fois divertissant et un tant soit peu didactique sur les coulisses d’une rencontre hors norme, qui laisse penser que contrairement à l’adage, pierre qui roule peut amasser mousse.

 

Par Phibes, le 22 mai 2011

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