BACK TO PERDITION
Tome 1

Angie, jeune Australienne, vit avec son père et leurs employés à Perdition, ferme de crocodiles. Ce dernier fait régner la terreur sur sa famille et ses hommes.

Angie et Mayaw, un jeune aborigène, sont amants, et décident de fuir la ferme. La vengeance du père d’Angie est sans commune mesure, et après s’en être pris au père de Mayaw, Bruce, chasseur redoutable et amoureux éconduit d’Angie, est envoyé en mission afin de ramener le jeune couple de traîtres.

Par aub, le 21 octobre 2010

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2 avis sur BACK TO PERDITION #1 – Tome 1

Vous savez ce que c’est d’avoir peur ? Enfant, vous avez déjà certainement frissonné de peur, et si par chance cela ne vous est pas encore arrivé adulte, je suis persuadé que cette Bande Dessinée de Damien Marie et Vanders, Back to Perdition, va vous faire un effet terrible.
Un bruit, un crissement de porte, un courant d’air dans une maison vide. Non, cette Bande Dessinée, n’est pas une BD d’horreur, c’est bien plus que ça. C’est une BD avec une histoire abominable, tellement cruelle qu’elle en est même presque malsaine. On est au sommet de l’épouvantable, avec une histoire tellement réaliste qu’elle est d’autant plus terrible, et donc qu’elle nous touche indéniablement.

L’histoire se déroule à Down Under, un lieu sordide, où la couleur du ciel se confond avec la couleur de la terre. Les hommes y font leur justice eux-mêmes, et une fois que les bases de l’histoire sont posées, le récit se transforme road-movie au rythme effréné.
Notre esprit voyeur, cruel et si vicieux, nous donne envie d’aller jusqu’au bout de la lecture. Les poils se hérissent… on frissonne.
Les auteurs ont réussi à nous mettre mal à l’aise. Avec brio, ils jouent avec nos nerfs, nos sentiments, nos émotions et nos trippes.
Situation tendue pour les personnages, sur fond de haine raciale et de domination de l’homme blanc sur l’homme noir.
Soumission d’une fille par son père.
Tous les ingrédients de la connerie de l’homme se transformant en méchanceté honteuse sont présents, ainsi qu’un subtile mélange de cruauté humaine, de racisme et d’amour entrainant jusqu’à la haine de l’autre. Evidemment tout ça n’est pas un flot de cruauté gratuite pour le plaisir de l’écriture des auteurs, ou de la découverte des lecteurs, mais cette histoire, reflète jusqu’où l’homme peut aller se perdre dans l’envie de vengeance.
A la vue de la dernière page, le pire est à venir…

Il y a des albums comme ça qui ne laissent pas insensible, ce tome 1 de Perdition en fait partie. A ne pas manquer, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.

Par AUB, le 21 octobre 2010

Damien Marie et Damien Vanders aiment décidément les histoires noires, très noires voire sordides. Cette fois ils nous entrainent en Australie pour une histoire sombre et dure, d’une violence aigüe qui vous pénètre jusqu’au plus profond de l’être.

Le scénariste nous offre ici une fiction tellement crédible, réelle, que l’émotion vous envahit, vous parcourt la peau comme un frisson d’angoisse. Le sort d’Angie et de Mayaw semble scellé, et leur fuite bien dérisoire en regard de la haine profonde que ressent Connors pour les Aborigènes. Thriller social au plus profond du nord de ce continent où le Blanc règne en maître, esclavagiste non avoué mais pratiquant, la peur domine, écrasante et avilissante. L’ambiance est lourde et sauvage à l’instar de ces crocodiles et lorsqu’enfin l’orage éclate, l’atmosphère n’en est pas pour autant rafraîchie.
Le racisme et la misère font bon ménage, le premier prospérant sur la toute puissance des Blancs qui règnent sur ces territoires isolés. Mais en même temps Damien Marie laisse planer une émotion fugace, une rancœur des Blancs envers les Noirs, celle de se retrouver coincés dans ces territoires loin de la civilisation. Une aigreur qu’ils font chèrement payer à ceux qui ne les ont pas invités.

Dans ce climat turbide, où la chaleur et la boue poissent les sentiments, les deux amants n’ont d’autre choix que la fuite, mais pour aller vers quoi ? Quel est l’avenir d’un Aborigène et d’une jeune beauté blonde aux confins de l’Australie, alors qu’il semble aussi facile d’abattre un Noir qu’un kangourou ?

Le dessin de Damien Vanders marque parfaitement cette ambiance avec un encrage très marqué, très sombre, avec le sang qui surgit dans les explosions de violence aveugles de Connors ou des crocodiles, si semblables par certains côtés.
Le trait est spontané, puissant, donnant toute sa force et sa réalité écrasante au récit.

Premier tome d’un diptyque dont on ne ressort pas indemne, huis clos à l’échelle de ce continent, immense mais dont la réalité sociale dresse des barrières dans l’esprit même des habitants.

Par Olivier, le 21 octobre 2010

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