AVENTURES DE LUCKY LUKE (LES)
L'homme de Washington

La démocratie des Etats-Unis étant menacée, Lucky Luke est sollicité par le sénateur Wax pour protéger un des candidats à la présidence, le républicain Rutherford B. Hayes. En effet, ce dernier souhaite faire campagne dans l’ouest sauvage américain malgré les menaces dont il est l’objet. Considérant l’intégrité du personnage politique, l’homme qui tire plus vite que son ombre accepte la mission. Mais dans l’ombre, de grosses sommes sont dépensées pour enrayer radicalement la venue de l’homme de Washington au Texas. Le plomb va encore voler dans les prairies texanes.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur AVENTURES DE LUCKY LUKE (LES) #3 – L’homme de Washington

Inspirés semble-t-il par les dernières élections américaines, Laurent Gerra et Achdé remettent en selle l’illustre personnage qu’est Lucky Luke pour une nouvelle aventure dans laquelle une course à l’accession à la Maison Blanche se prépare. Pour ce faire, ces derniers, ne cherchant nullement à se démarquer des faits historiques, nous replongent dans le contexte préélectoral catastrophique de 1876 où deux candidats, Samuel Tilden et Rutherford B. Hayes se préparent à s’affronter par urnes interposées. C’est dans ce contexte véridique dans lequel la femme de R. B. Hayes et son surnom de Lemonade Lucy a sa place, que les auteurs ajoutent au duel un troisième homme, Perry Camby, personnage abject et arriviste qui ne désire qu’une chose : empêcher R. B. Hayes de faire sa tournée dans l’ouest du pays.

La tournée en question est donc l’occasion pour le cow-boy solitaire de tirer du pétrin à de nombreuses reprises le candidat à la présidence, pris à parti par des énergumènes à la gâchette rapide ou par un tueur de l’ombre omniprésent. Laurent Gerra et Achdé mêlent habilement passé et présent et se permettent quelques clins d’œil bien plaisants. Ainsi, on croisera le chemin d’une chanteuse de cancan appelée Britney Schpires, un adepte du Ku Klux Klan et du blanc se nommant Ariel, on voguera dans Beal street à Memphis peuplée de personnalités du show-biz que l’on reconnaîtra, on entendra la déclaration officielle de Hayes aux intonations d’une chanson d’Edith Mitchell et d’autres mélopées…

La fantaisie à la Morris est de mise et semble se perpétuer au travers de "L’homme de Washington". Lucky Luke se révèle ambassadeur de l’intégrité, totalement désintéressé, défenseur solitaire de la veuve et de l’orphelin… et aussi, bien qu’il s’en défende, des cols blancs n’utilisant pas le double langage.

Achdé ("CRS=détresse", "Les damnés de la route"…) détient les clés graphiques pour faire évoluer celui qui incarne la légende de l’ouest et nous ouvre les portes d’un monde humoristique que l’on prend toujours plaisir à pénétrer. A l’occasion de cette nouvelle aventure, il se paye avec délectation la binette du président sortant américain, George W. Bush, tout comme celles du duo des "Mystères de l’ouest" ou encore des personnalités qui ont marqué la conquête de l’ouest. De même, il n’hésite pas à faire apparaître, un bref instant, des personnages qui ont alimenté des albums passés tels Billy the Kid, Eliot Belt, Denver Miles…sans oublier l’impayable Averell.

Cher ami lecteur, oyez la légende de ce cow-boy généreux et solitaire qui n’hésita pas à se mettre au service d’homme défendant la liberté avec autre chose que du plomb et des plumes. Une belle idée de cadeau pour cette fin d’année.
 

Par Phibes, le 7 décembre 2008

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