AVENTURES DE BUCK DANNY
Le vol du Rapier

En mars 1951, un C-124 Globemaster du Strategic Air Commando volant au-dessus de l’Atlantique Nord et transportant des huiles se doit d’amerrir en urgence à la suite d’un feu qui s’est déclaré à bord. Malheureusement, lorsque les secours arrivent sur place pour recueillir tous les rescapés, ils ne trouvent personne. Les autorités américaines les déclarent alors disparus. Deux semaines plus tard, au cimetière d’Arlington, Buck Danny vient rendre hommage à son ami, le Commandant Sheppard, qui pilotait l’avion disparu et promet à sa veuve de tenter de comprendre cette disparition étrange. Sept ans plus tard, alors qu’ils sont en mer au large du Groenland sur le porte-avions Forrestal, Buck Danny, Sonny Tuckson et Tumbler participent aux calibrages des derniers radars de Dew Line. Lors d’une mission, les intempéries obligent Buck et Sonny à se dérouter sur la base US de Thulé. C’est dans l’un des immenses hangars qu’ils découvrent un avion de type inconnu, le XF-108, un chasseur expérimental prévu pour intercepter les raids de bombardiers soviétiques. Lorsque la CIA découvre par clichés interposés que plusieurs rescapés du C-124 disparus se trouvent prisonniers sur une base atomique soviétique proche des Monts Oural, le Président des Etats-Unis autorise le lancement d’une opération de reconnaissance. Buck Danny décide de participer à cette mission et pour cela, va utiliser le Rapier.

Par phibes, le 26 novembre 2022

Notre avis sur AVENTURES DE BUCK DANNY #9 – Le vol du Rapier

Le vol du Rapier engage un nouveau cycle dans la série Classic des aventures de l’intemporel Buck Danny. Intitulé « Dans les griffes du SMERSH », ce cycle nous plonge dans les ambiances de guerre froide entre l’Est et l’Ouest et donne l’occasion à nos trois pilotes préférés de repartir dans une équipée aéronautique de haute voltige. Pour cela, l’on retrouve aux commandes les deux Frédéric (Marniquet et Zumbiehl) qui, main dans la main, ont pris l’habitude de « manœuvrer » le fameux trio et ont décidé de l’envoyer dans les eaux réfrigérantes de l’Atlantique Nord.

Ce neuvième épisode a l’avantage de se construire à partir d’un évènement authentique qui s’est déroulé en 1951 et qui, à ce jour, reste l’un des plus grands mystères maritimes, à savoir la disparition étrange d’un gros contingent de militaires du SAC dont le porteur s’était abimé en mer. A partir donc de ce fait et de l’interaction du fameux XF-108, prototype d’avion d’interception à grande vitesse et à long rayon d’action (qui n’a pas eu l’occasion de faire ses preuves réellement), les co-scénaristes versent dans un récit fictif qui, en quelque sorte, pourrait illustrer l’une des nombreuses théories de l’énigme du C-124.

Cette première partie se veut des plus captivantes à suivre car les rebondissements dont elle regorge, rondement menés, se veulent associer à un langage que les fans versés en aéronautique apprécieront au plus haut niveau. Malgré tout, les profanes sont loin d’être laissés sur le tarmac car l’aventure dans laquelle se lance sans hésiter Buck Danny reste véritablement accrocheuse et nous entraîne dans des circonvolutions maritimes et terrestres de hautes volées. Conformément au concept originel de Chalier et Hubinon, on conviendra que l’humour a sa place, suscité, sans que ça soit une surprise, par un Sonny toujours versé dans l’art de faire des bêtises et de se retrouver dans des situations incroyables.

Pour sa troisième participation dans cette série, André Le Bras s’adapte parfaitement à l’univers franco-belge et réalise une prestation graphique de qualité conforme à la représentation originelle. Son coup de crayon est adroit, précis, réaliste dans les décors et les multiples engins volants ou pas, restitués via des plans bien détaillés de belle qualité. Les évolutions aériennes demeurent impressionnantes et font leur effets grâce à un choix d’instantanés efficaces. Côté personnages, le travail est conséquent puisqu’il permet de retrouver sans ambiguïté nos personnages fétiches dans les expressions qui les caractérisent et d’en retrouver d’autres avec un plaisir non dissimulé. Le tout est mis en valeur par une colorisation à quatre mains très convaincantes signée Ketty Formaggio et Valeria Romanazzi.

Une nouvelle aventure de Buck Danny qui se déguste à Mach 3. Alors, plein gaz, les Russes n’ont qu’à bien se tenir !

Par Phibes, le 26 novembre 2022

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