AVENTURE DES SPECTACULAIRES (UNE)
Le cabaret des ombres

Au mois de juin 1909, le professeur Victor Pipolet, inventeur-novateur chevronné, est parvenu, à la demande du richissime Victor Stingler, à mettre au point une arme révolutionnaire. Fier d’avoir pu arriver aux termes de son expérimentation, il en réfère à son commanditaire qui le remercie en lui tirant dessus. Quelques temps après, le savant se rend au cabaret où se produit la troupe bigarrée des Spectaculaires. Emballé par leur prestation de haute voltige et leurs pouvoirs extraordinaires, Victor Pipolet se présente à eux en espérant leur aide pour mettre en échec le sinistre Stingler et par ce biais, sauver le monde de la menace qu’il représente. Malheureusement, les Spectaculaires n’ont aucun pouvoir et font tout par illusion. Au bord de la banqueroute, ils acceptent malgré tout la proposition du professeur. Auront-ils réellement la capacité de mettre hors d’état de nuire leur adversaire et ainsi, sauver le tout Paris d’un grave danger ?

Par phibes, le 16 février 2016

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Notre avis sur AVENTURE DES SPECTACULAIRES (UNE) #1 – Le cabaret des ombres

Après leur triptyque dédié à la Croisière jaune (le raid Citroën en Asie), Régis Hautière et Arnaud Poitevin se retrouvent à nouveau pour une nouvelle épopée qui délaisse le côté historique pour se focaliser dans un registre plus léger et surtout plus fantaisiste. Cette fois-ci, le fameux tandem nous introduit dans les prémices d’une saga qui pourrait donner lieu à plusieurs aventures uniques.

Ce premier tome est donc l’occasion de faire connaissance avec ce nouvel univers qui se veut pleinement attirant. Tout en cadrant temporellement le récit (on se trouve dans le Paris du début du 20ème), l’on découvre rapidement la fine troupe qui va être appelée à animer les péripéties. Force est de constater que Régis Hautière s’est quelque peu attaché à distraire son lectorat en choisissant des personnages singuliers de par leurs particularités physiques et caractérielles (un peu à la manière de ceux de la Ligue des gentlemen extraordinaires) pour le moins trompeuses mais aussi sympathiques à suivre.

Il en ressort une première histoire pleinement divertissante qui, à la faveur de faits un tantinet loufoques, parvient à entretenir une intrigue qui réserve de bonnes petites surprises. A cet égard, on ne pourra que se délecter de la façon dont les fameux Spectaculaires, sous l’égide de l’inventeur doux dingue Pipolet, vont tenter de sauver la Capitale, au moyen d’artifices qui ont la particularité d’être simples, truculents et efficaces quand ils le peuvent. Le message passe sans aucune anicroche, sans violence, et surtout grâce à un humour généreux et à de petits clins d’œil au cinéma (la scène culte du Mépris de Godard dans les premières vignettes par exemple) ou à l’univers comics via quelques petites boutades sur l’homme volant, sur l’homme aux grappins…

Graphiquement Arnaud Poitevin a cette fois-ci décidé de travailler dans un semi-réalisme plus épuré que précédemment. Il n’en demeure pas moins que sa mise en images fantaisiste est pour le moins remarquable grâce à ce dynamisme ambiant qui transparaît dans bon nombre de vignettes. Pareillement, le dessinateur donne vie à une galerie de personnages dont l’effigie les rend bien attachants. Leurs défauts, bien risibles au demeurant, sont bien mis en avant et par ce biais, leur donnent un côté encore plus attirants.

Un premier épisode très engageant, pétillant et truculent, à lire par toute la famille. De fait, compte tenu de leurs exploits, les Spectaculaires sont d’ores-et-déjà attendus pour une deuxième tour de piste.

Par Phibes, le 16 février 2016

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